Lieu (commune, département)

Aurseulles (14)

Surface (en ha)

66 ha

Nombre de personnes

4 associé·es + 1 salarié (4,57 ETP)

Cheptel

30 vaches laitières + 90 chèvres laitières

Label
  • Agriculture Biologique
Commercialisation

Circuit court

Répartition
Thématiques
Rapport.s
Viabilité

Chiffre d’affaires : 226 633 €

EBE : 104 146 €

Vivabilité

Horaires : 2 125 heures/an/associé·e

Congés : 4 semaines/an

Travail le week-end : 1 samedi/2 (en période pleine) ; 1 week-end/2 (en période creuse)

Parcours à l'installation

Après une formation en agroalimentaire, Xavier s’installe en 2004 avec 30 chèvres et créé une fromagerie l’année suivante pour transformer le lait sur place. Sa compagne Cécile le rejoint en 2010 comme conjointe collaboratrice, puis s’installe comme associée en 2014. Cédric s’installe en 2008 en production laitière conventionnelle – des échanges s’amorcent avec Xavier en 2012. Ensemble, ils créent l’EARL La Boîte à Fromage en 2014. Cette année-là marque aussi l’arrivée de Lucie et le début de la conversion en bio. Régis est embauché en 2016 comme salarié à temps partiel.

Galerie
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FADEAR

Cette fiche a été réalisée dans la continuité d’un Diagnostic Agriculture Paysanne. Rendez-vous sur le site de la FADEAR pour en savoir plus !

FADEAR
Margaux GIRARD

mgirard@fadear.org

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En novembre 2024, cette ferme a réalisé un Diagnostic de l’Agriculture Paysanne, un outil d’autoévaluation qui permet aux paysan·nes de situer leurs pratiques au regard des principes de l’Agriculture Paysanne et d’identifier leurs marges de progression. Rendez-vous sur le site de la FADEAR pour en savoir plus !

L’autonomie comme socle du projet collectif

À la Boîte à Fromage, l’autonomie n’est pas seulement une stratégie économique : c’est une ligne directrice partagée, qui guide l’ensemble des choix de production. Elle s’exprime aussi bien en amont, dans la maîtrise de l’alimentation animale, qu’en aval, dans la transformation et la commercialisation des produits.

Dès le départ, l’un des enjeux forts a été de nourrir les animaux avec des ressources produites sur place. Les paysan·nes entretiennent des prairies multi-espèces (ray-grass, trèfle, luzerne) et ont introduit, il y a quelques années, la culture du colza et du tournesol en variétés population. Les graines sont pressées à la ferme pour l’huile, mais c’est surtout le tourteau, riche en protéines, qui est valorisé dans l’alimentation animale.

L’autonomie fourragère est assurée par l’utilisation d’une autochargeuse, qui permet de récolter de l’herbe fraîche sur près de dix mois de l’année. Un équipement qui allège la pression sur les stocks hivernaux et permet d’aller chercher du fourrage plus loin quand les pâtures proches sont taries. L’ensemble du matériel de fenaison est détenu en propre par la ferme (faucheuse, faneuse, andaineuse, round-baller), un choix qui évite la dépendance aux CUMA, souvent saturées en période de pointe et qui garantit une gestion souple du temps de travail. Si l’endettement lié à ces achats pèse sur les finances, il est assumé comme un choix stratégique pour maintenir une ferme autonome et résiliente.

Du côté de la transformation, la ferme a fait le pari de la maîtrise totale de ses produits. Fromages, veau, farine : tout est transformé et commercialisé en circuits courts, que ce soit à la ferme, sur les marchés ou dans des réseaux de distribution locaux. Les seuls produits encore partiellement externalisés sont les vaches de réforme, revendues via un circuit plus classique, et quelques surplus de céréales. Un autre axe de développement porte sur la production d’énergie : un projet de photovoltaïque en toiture est en cours pour réduire la dépendance à l’électricité, notamment pour la fromagerie, grande consommatrice d’énergie.

La transmissibilité comme moteur

Transmettre une ferme viable et vivable pour les futures générations de paysan·nes : voilà un objectif qui guide de nombreuses décisions sur la ferme. Inspiré par les principes de l’agriculture paysanne, le collectif s’efforce de construire un outil de travail pérenne, cohérent avec ses valeurs, et accessible aux générations futures. Les paysan·nes ont ainsi choisi d’ancrer leur projet dans le temps long en s’adossant à Terre de Liens. Cette démarche a débuté en 2017 avec l’achat par la Foncière d’un premier lot de terres mises en vente. Depuis, chaque nouvelle opportunité de rachat de parcelles louées est confiée à la foncière, dans une logique claire de préservation des terres agricoles et de leur accessibilité future. Ce choix s’est aussi révélé stratégique sur le plan économique : à l’époque, un rachat via un emprunt bancaire aurait généré un surcoût annuel de 10 000 à 20 000 euros !

Au-delà du foncier, c’est aussi dans l’organisation et la maîtrise du temps de travail que la transmissibilité prend corps. Depuis 2015, les paysan·nes ont fait le choix de la monotraite pour les bovins comme pour les caprins, respectivement en matinée et en début d’après-midi. Ce rythme permet d’adapter la transformation du lait en travaillant « à chaud », dès la fin de la traite, et de répartir les tâches de fromagerie principalement sur la matinée. Le fromage lactique (avec caillage long de 36h) est moulé le surlendemain, ce qui contribue à lisser la charge de travail sur la semaine. Le lait du week-end n’est pas transformé mais utilisé comme aliment pour l’atelier veaux-gras présent sur la ferme. On revient là à l’autonomie si chère à cette ferme. Ce système allégé permet d’améliorer les conditions de travail pour les paysan·nes, mais aussi pour les salarié·es. Lorsqu’il remplace l’équipe le samedi, Régis, le salarié n’est pas contraint à des horaires fractionnés ou extensifs : il travaille en journée continue avec une coupure à midi, un confort rarement permis dans les fermes laitières traditionnelles.

Un engagement local et militant fort

Sur cette ferme, l’ancrage local ne se limite pas à la production : il s’incarne aussi dans un engagement militant et citoyen fort. « Il y a un drapeau de la FADEAR et de la Confédération Paysanne devant ma ferme ! », affirme Xavier avec fierté. Lui-même est très actif dans les réseaux agricoles alternatifs : élu communal, administrateur à la FADEAR, engagé à la Confédération Paysanne et dans le réseau des ADEAR. Son associé Cédric est quant à lui investi dans la CUMA, en lien avec Terre de Liens, et envisage de s’engager dans le syndicat d’eau. Cécile participe à la vie locale à travers la médiathèque communale et l’AFOCG. Lucie, enfin, a récemment intégré la MSA en tant que déléguée. « Ouais, on est pas mal », ironise Xavier dans un sourire.

Cette dynamique collective dépasse les sphères agricoles. Le groupe s’investit dans plusieurs projets de la commune : un café associatif, une salle de concert, ainsi qu’une épicerie paysanne gérée collectivement. Le réseau de commercialisation local de la ferme – fondé sur la vente directe et les circuits courts – renforce encore cet ancrage dans le territoire et ce lien vivant avec les habitant·es.

Frise d’acquisition du savoir-faire
2004
Installation de Xavier
2005
Création de la fromagerie
2010
Cécile devient conjointe collaboratrice
2014
Création de l'EARL La Boîte à Fromage avec Cédric, installé depuis 2008 sur une ferme voisine. Cécile devient associée, arrivée de Lucie
2016
La ferme transforme entièrement son lait. Embauche de Régis comme salarié
2017
Agrandissement de la fromagerie, premier Diagnostic de l'Agriculture Paysanne
2024
Second Diagnostic de l'Agriculture Paysanne
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