Une diversité florale

En France, 85 % des fleurs vendues sont importées – souvent produites dans des serres chauffées, traitées avec des produits phytosanitaires ou cultivées par une main d’œuvre exploitée… Entre pivoines, dahlias, pois de senteur, iris et lilas, Eglantine a souhaité construire un projet local respectueux de la terre, de la fleur et de l’humain·e. Sur moins d’un hectare, elle cultive plus de 80 espèces de fleurs : on y trouve des annuelles, vivaces et arbustives !

Avec plus de 400 variétés cultivées sur de petites parcelles, la ferme florale offre une riche palette de couleurs, de senteurs, de choix et de défis ! Pour Eglantine, la diversité est aussi une source d’apprentissage, qui enrichit son expérience et son travail au quotidien.

Cet éventail de variétés attire également une riche biodiversité. La floricultrice cultive de nombreuses fleurs mellifères qui attirent une abondance d’insectes pollinisateurs…

De la graine au bouquet

Eglantine pratique une agriculture centrée sur la durabilité et l’autonomie. Elle cultive des fleurs à partir de graines ou de divisions, sans recourir à l’achat de plantons. Elle met un point d’honneur à sélectionner et reproduire elle-même ses variétés de rosiers, pivoines et autres plantes vivaces : « Une fois que j’ai la variété, je la reproduis moi-même ».

La floricultrice choisit ses fleurs et planifie ses semis en tenant compte à la fois de ses préférences personnelles et de la demande de sa clientèle. La majeure partie de son chiffre d’affaires provient des compositions florales qu’elle réalise pour les mariages organisés sur au Morimont.

Elle prépare également des bouquets pour des magasins de producteurs et vend des fleurs à la tige à des restaurants, aux fleuristes, et depuis peu à un grossiste. Ainsi, cet été, entre 2000 et 3000 tiges sont sorties de la ferme chaque semaine. Eglantine cultive également des légumes bio et des herbes aromatiques pour le restaurant situé juste en face de la ferme… Une véritable production locale !

Engagement et partage

A la ferme d’Eglantine, un nouveau bâtiment écologique, construit à partir de matériaux locaux est récemment sorti de terre, avec une couverture en panneaux photovoltaïque pour une auto-consommation. Bientôt, il servira de salle de stockage et de chambre de germination. Il abritera aussi un atelier pour la confection de bouquets et un atelier pour des activités de formation et de partage de savoir-faire.

Eglantine s’engage, en effet, à partager ses connaissances et à promouvoir des pratiques agricoles durables. Depuis son installation, elle multiplie les formes d’implication, convaincue que l’action collective donne du sens au métier.

La paysanne fait ainsi partie du collectif de la Fleur française, une association nationale visant à promouvoir les fleurs locales et de saison. Elle est également membre du collectif des Mains terreuses, un groupe de paysannes alsaciennes en mixité choisie, où les femmes peuvent partager leurs expériences, sortir de l’isolement et lutter contre le sexisme qui persistent dans le milieu agricole. Depuis son installation, Eglantine est également impliquée à la Confédération paysanne, un engagement qui la nourrit :

« Garder espoir, ça se cultive en allant voir les autres… C’était un objectif de pouvoir avoir un réseau dans lequel m’engager pour donner du sens à ce que je fais et porter des trucs avec d’autres personnes. »