Lieu (commune, département)

Mussig (67)

Surface (en ha)

Environ 12 ha, dont 700 m² de serres

Nombre de personnes

2 associés + 1 salariée

Label
  • Agriculture Biologique
Commercialisation

Vente directe à la ferme

Répartition
Thématiques
Rapport.s
Vivabilité

Répartition des tâches : La production est assurée par les trois actif·ves. La gestion est réalisée par Arnaud et Julien (associés), répartition de la comptabilité et de la communication entre les deux.

Horaires : 9 heures/jour

Congés : 2 semaines en été, 1 semaine en fin d’année

Parcours à l'installation

Issus d’une formation en environnement et aménagement du territoire, enrichi de connaissances en agronomie et d’expériences de terrain, Arnaud ainsi que son frère Julien et Manoucheca, l’épouse de ce dernier, s’installent en 2021 sur les terres familiales. Si leurs parents n’étaient pas agriculteur·trices, ils choisissent de reprendre ces terres, mises en fermage par leurs grands-parents, pour y mener leur projet. Ils débutent par l’installation de serres et la construction d’un premier hangar, afin de faciliter leur activité de pépiniéristes. 

Galerie
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ARDEAR Grand Est
Romane Roosz

Maison de l’Agriculture26 av. du 109ème RI52000 ChaumontFrance

contact@ardeargrandest.fr

www.agriculturepaysanne.org/ARDEAR-Grand-Est

Ouverte aux visites

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Une pépinière diversifiée, entre génie écologique et forêt comestible

Formés en grande partie sur le terrain, Arnaud et Julien se sont engagés dans l’agriculture biologique de conservation des sols et s’inspirent de la permaculture et des pratiques maraîchères, notamment celles du réseau Maraîchage sur Sol Vivant. Cette approche guide aussi leur travail sur les espèces ligneuses, pour lesquelles ils produisent des plants labellisés Végétal Local et Matériel Forestier de Reproduction (MFR). Ces deux labels, reconnus au niveau national, valorisent les espèces indigènes adaptées aux conditions naturelles et évolutions climatiques régionales, et facilitent leur intégration dans des projets privés et publics de plantation de haies ou de restauration écologique.

De l’alisier blanc au viorne obier, en passant par l’érable champêtre, les paysans produisent une gamme d’environ soixante espèces destinées à des usages de génie écologique ou de replantation bocagère. À cela s’ajoute une centaine d’espèces de fruitiers et d’arbustes à petits fruits. Ces derniers sont principalement vendus aux particuliers et jardiniers, directement sur la ferme, dans une logique de circuit court et de transmission des savoirs autour des plantes comestibles, la plupart du temps pour des projets de jardin-forêt.

Deux itinéraires techniques pour des plants robustes

Sur leur pépinière, Arnaud et Julien ont développé deux itinéraires techniques adaptés aux spécificités des espèces ligneuses qu’ils cultivent. Le premier consiste, généralement après stratification, en un semis direct au champ, sur des planches de culture à la largeur des roues du tracteur. Le semis y est relativement dense, ce qui permet aux jeunes plants de rapidement occuper l’espace et de limiter ainsi la concurrence des adventices. En début de cycle, un désherbage manuel est néanmoins nécessaire. Les paysans n’hésitent pas à expérimenter différents types de substrats, testant et affinant sans cesse leurs pratiques.

Le second itinéraire est réservé aux semences les plus sensibles, notamment celles très attractives pour les rongeurs comme la noisette, le gland de chêne ou la châtaigne. Celles-ci sont d’abord stratifiées, puis levées en serre dans des caisses avant d’être repiquées dans des planches de culture. Une fois les mottes bien formées, les jeunes plants sont transplantés en plein champ à l’aide d’une planteuse adaptée – une ancienne planteuse à tabac que les frères ont modifiée pour répondre à leurs besoins.

Pour optimiser la levée des plants, favorable en conditions de semi-ombrage, deux solutions sont mises en œuvre : l’utilisation d’ombrières dans les serres ou de voiles d’ombrage sur les semis directs au champ, installés sur des structures type tunnel et retirés après quelques mois. Par ailleurs, des haies intra-parcellaires et périphériques ont été plantées pour garantir à terme que chaque recoin de la pépinière bénéficie d’un ombrage naturel à un moment de la journée.

Des pratiques de conservation des sols

Certifiée en agriculture biologique, la pépinière ne recourt à aucun intrant de synthèse. Au-delà du cahier des charges AB, Arnaud et Julien s’inspirent des principes de l’agriculture de conservation des sols pour entretenir et régénérer la fertilité de leurs terres.

En interculture, ils implantent des engrais verts, notamment des mélanges plurispécifiques composés d’une dizaine de légumineuses, céréales et autres espèces à fort développement végétatif. Ces couverts, très denses, permettent de produire une biomasse importante au cours de l’été. À maturité, ils sont couchés et lacérés à l’aide d’un rouleau hacheur, ce qui favorise leur décomposition sur place et la restitution de matière organique au sol. La même logique est appliquée avant le repiquage des plants commençant leur croissance sous serres. Du seigle est semé en amont, puis couché avant sa montée en graines pour créer un paillage naturel.

En complément de leurs pratiques actuelles, Julien et Arnaud envisagent de développer un atelier secondaire autour de l’élevage ovin. L’objectif n’est pas tant la production que la gestion écologique des bandes enherbées qui couvrent près de deux hectares de leurs terrains. Un pâturage ciblé qui permettrait d’entretenir et valoriser ces ressources fourragères autrement qu’en ayant recours à la mécanisation, peu adaptée à proximité des haies.

Un engagement fort dans la filière

Dès leur installation en 2021, Arnaud et Julien s’engagent dans la structuration d’une filière régionale en participant à la fondation de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) Végétal Nord-Est. En tant que représentants du collège des pépiniéristes, ils prennent part à la gouvernance de la coopérative, investissant du temps bénévole pour accompagner le développement collectif du secteur.

La SCIC a pour mission de structurer l’ensemble de la filière des plants d’origine locale dans la biorégion Nord-Est, en facilitant les liens entre les différents acteurs de la filière : collecteurs de graines, pépiniéristes, collectivités, associations et porteur·euses de projets. Elle assure ainsi l’approvisionnement en semences labellisées Végétal Local : elle les achète aux collecteurs, les stratifie, les prépare et peut les fournir germées aux pépiniéristes comme Arnaud et Julien, leur permettant ainsi de se concentrer sur la culture et la production.

Avec la SCIC, Arnaud et Julien ont ainsi fait le choix de ne pas tout internaliser : bien qu’ils aient collecté eux-mêmes des semences à leurs débuts, ils soutiennent aujourd’hui une organisation décentralisée. Leurs graines sont désormais essentiellement collectées par des structures spécialisées — parfois en insertion sociale ou par des bénévoles — ce qui permet à une diversité de publics de s’impliquer dans un projet commun de réintroduction du végétal dans les paysages. Comme le résume Arnaud : « Pour nous, remettre des arbres dans les paysages, c’est une nécessité pour la survie de notre société humaine sur cette Terre ».

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