Non issue du milieu agricole, Aline s’installe après plusieurs expériences professionnelles dans des domaines variés, une parenthèse pour s’occuper de ses enfants et un BPREA suivi de quatre saisons agricoles pour s’assurer de son envie. Son parcours a été semé d’embûches. Elle parvient à acquérir des terres grâce à un forestier qui a la sagesse de penser qu’installer une paysanne sur ses terres est préférable que de revendre à un autre agriculteur pour agrandir sa ferme. Il attend 2 ans qu’elle obtienne son prêt bancaire, refusé 6 fois. Au vue de la spéculation et la pression foncière sur le territoire, elle croit en cette chance et en un autre coup de pouce, via France Active qui se prête caution sur 70 % de son projet et lui fait bénéficier d’une prime de 3000 € en plus de la DJA. Un emprunt à rembourser, les aléas climatiques avec lesquels jongler, il faut des épaules pour porter ce projet. Ses motivations sont nombreuses : réussir à faire une ferme nourricière et proposer des produits bons, bio et locaux, rendre la ferme le plus autonome possible, en limitant les intrants, vivre avec sobriété et réussir conjuguer sa vie de maman et celle de chef d’exploitation.

L’endroit

Les Douceurs du Marensin, c’est 2,9 ha dont 1 cultivé et 250 poules pondeuses. C’est sur une terre de qualité qu’Aline dessine ces Douceurs, dans un secteur géographique touristique et commercial. Peu de mécanisation mais beaucoup de bon sens : tracteur,dérouleuse, charrue. Elle utilise la fiente des poules comme amendements, leurs litières, de la toile biodégradable pour implanter les cultures, arrose au goutte à goutte en complément du paillage.. Des jachères fleuries sont implantées tout les ans, et des arbres endémiques ainsi que des variétés fruitières complètent ce bel espace. Elle propose tout en bio : petits fruits rouge, œufs et les produits qu’elle transforme en confitures, sirops et plantes médicinales séchées. Elle vend via une coopérative et des magasins de producteurs. Son regard sur les conditions de travail : « Merveilleuse pour moi, difficile pour d’autres . J’aime être dehors, et je ne crains pas la chaleur qui culmine parfois à 44 degrés ». Le travail est physique, et l’entraide est la clé de la réussite pour maintenir la ferme et avoir un moral d’entrepreneuse. Elle se fait aider par des woofeurs, consciente de l’impossibilité de tout faire seule. On peut lui tirer son chapeau, car si conduire une ferme seule est déjà complexe, gérer en plus les personnes sur place et le quotidien avec deux enfants rend les journées bien remplies.

Ses perspectives

La basse rentabilité agricole l’encourage à réfléchir à d’autres pistes comme profiter du secteur géographique pour proposer un camping à la ferme, moins chronophage et plus rentable. Elle continue de diversifier ses cultures tout les ans : les arbres fruitiers, puis les artichauts et la rhubarbe, la construction d’un séchoirs à plantes médicinales et enfin, les asperges et les kiwis.

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