C’est suite à une reconversion, que Jérémie s’installe dans le Sud des Landes avec sa femme et son fils. Après quelques petites formations avec Gaïa et Savoir Faire, en auto formation depuis 2018, sans aucune expérience professionnelle, il répond à son besoin de renouer avec un métier qui a du sens après près de 20 ans dans des métiers de la logistique et des achats qui, eux (entre autres) , n’ont plus de sens…

Ses envies son simples : « savoir pourquoi je me lève le matin et surtout avoir l’envie de me lever ! »

Comment ? En produisant des aliments de qualité, en améliorant son environnement de travail et de vie, en créant un lieu où la vie à la possibilité de s’épanouir.

Il a l’occasion de rebondir suite à un plan social et la fermeture de la société pour laquelle il travaille pour se reconvertir « sereinement », avec des indemnités, un accompagnement d’un an avec maintien du salaire et une assurance chômage de 2 ans.

Le projet est multiple (achat nouvelle maison pour création d’une activité de maison d’hôte + la création de la ferme), l’investissement et l’endettement est principalement lié à l’achat de la maison. Pas d’autres crédits ni emprunts. Tout le reste est auto-financé. C’est un pari qu’il a pris.

Une maison achetée dans l’optique de créer une activité de maison d’hôtes, le côté agricole est arrivé après. L’hectare de terrain attenant n’étant pas adapté à la création de l’activité agricole, il trouve via la commune environ 3ha en fermage attenants à notre maison. Le coût de fermage est très léger comparé à l’achat (300€ / an)

Les terres sont d’anciennes terres à maïs et ont été laissées en friches pendant 8 ans. L’avantage est le passage en Bio direct, l’inconvénient est la qualité de la terre très appauvrie. Il entreprend d’apporter beaucoup de matière la première année (broyat de déchetterie) et intégrer des animaux pour gérer l’enherbement et fertiliser les terres.

Le matériel ? Un petit tracteur de 20Cv de 1960 acheté 2000€ – Occasion ; un gyrobroyeur (inclus avec le tracteur) ; une fraise pour préparer le sol superficiellement (1000€) ; un broyeur de végétaux (600€) ; une bénette et une remorque1.. et des bras forts et musclés ! Physiquement, c’est parfois compliqué, surtout après avoir passé 20 ans derrière un bureau et passé la 40aine… Pour le moment la charge de travail est assez dense du fait des 2 activité et des travaux liés à l’installation de la ferme, de la création des chambres et les modifications apportées à la maison et bien entendu de l’entretien des espaces intérieurs et extérieurs… Quand tout sera un peu plus « calme », viendra une nouvelle charge de travail : récoltes, transformation et commercialisation. Le tout sera de trouver le bon équilibre, le réseau paysan sera vigilant pour aider à cela.

Son aide auprès de partenaires particuliers, réseau paysan, c’est aussi grâce à son implication spontanée et désormais indispensable via son intégration au sein de l’ADEAR en 2021. Un support moral et la création d’un réseau de connaissances.

Les productions envisagées : de fruits et petits fruits avec vente en produit frais et transformation (gelées / sirops / fruits séchés /…) Circuits courts / amap / épiceries / restaurateurs

Et en attendant, déjà plus des 1 km de lignes d’arbres et arbustes fruitiers, 1km de haies champêtres pour favoriser la biodiversité et gérer au mieux l’eau. Les intrants sont plus que limités (en 2023 uniquement du crottin de cheval (merci aux Jardins Naïfs également administrateurs de l’ADEAR) Le but étant de devenir autonome grâce aux haies (trognes), aux animaux (crottin et litières) et à certaines productions spécifiques (miscanthus, céréalespaille). L’eau est un vaste débat, mais en 2022 il aide tant bien que mal mes arbres dans leur 1er été en les arrosant tous les 15 jours / 3 semaines pendant les 2 mois les plus chauds (à la main ; eau puisée dans les réserves des pluviales et dans un ruisseau traversant les parcelles). Installation d’un système d’aspersion prévu en 2023 pour les petits fruits qui ont souffert de la sécheresse et le manque d’ombre de 2022.

Au du côté des animaux? jusqu’au printemps 2023 il y avait un troupeau de 5 brebis Shropshire qui gérait l’enherbement, il s’en sépare pour laisser les parcelles s’ensauvager et aider l’installation d’auxiliaires et de toutes la biodiversité nécessaire au lieu. Il y a également un troupeau  de cochons Kune Kune qui aide au défrichement des bois, gestion de l’enherbement et pour à termes, « nettoyer » le verger et limiter les maladies et parasitisme en mangeant les fruits au sol après récolte. Ce sont des animaux très rustiques, ils ne demandent pas de soins particuliers et sont très faciles à gérer.

Son regard de… sur le contexte agricole : « Très compliqué le contexte agricole actuel, tout comme le contexte général. Un vaste débat avec des luttes à mener et des changements profonds à opérer. De mon point de vue, je ne suis pas très optimiste quant aux changements nécessaires, mais j’essaie d’apporter ce que je peux et de garder une ligne de conduite qui me parait juste. »

Les envies pour les années à venir : « Une prise de conscience de masse ? Mais elle doit être mondiale et simultanée… sacré challenge ! »

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