Lieu (commune, département)

Rue de Champagne, 51800 SIVRY-ANTE,

Surface (en ha)

160 ha

Nombre de personnes

1

Commercialisation

Majoritairement filière longue

Répartition
Thématiques
Rapport.s
Viabilité

EBE : 62 500 € (moyenne sur les 5 dernières années)

Vivabilité

Tâches et horaires : Plus de 1 000 heures de travaux au champ Bureau : administratif et réflexions Congés : 2 semaines en septembre + congés ponctuels au besoin

Parcours à l'installation

Né dans une famille paysanne de la Marne, Christophe s’oriente d’abord vers la recherche en sélection variétale, où il travaille douze ans en France et en Allemagne. En 2001, il décide de revenir aux terres de son enfance. Il s’installe alors sur 80 ha parmi les 200 que comptait l’exploitation, créant une seconde structure juridique pour assurer la continuité. À la retraite de ses parents, il reprend l’ensemble de la ferme et maintient une activité de grandes cultures en conventionnel, sur 160 hectares.

Galerie
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ARDEAR Grand Est
Romane Roosz

Maison de l’Agriculture
26 av. du 109ème RI
52000 Chaumont
France

contact@ardeargrandest.fr

www.agriculturepaysanne.org/ARDEAR-Grand-Est

Ouverte aux visites

La ferme est ouverte aux visites :Visite libre, Visite établissement scolaire, Visite collective

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Ouverte aux stages

La ferme est ouverte aux stages :Stage de découverte, Stage non rémunéré, Stage rémunéré, Apprentissage

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Trouver l’équilibre avec la terre

Christophe est de ces paysans avec qui l’on aime discuter, tant il cultive le vivant avec autant de soin que son propre esprit. Ses débuts à la ferme n’ont pas été simples, marqués par des doutes et des frictions intérieures. Mais la quête d’un alignement intérieur lui a ouvert un nouvel horizon et de « réenchanter le métier ».

Dès 2001, il oriente sa ferme en grandes cultures vers l’agriculture de conservation des sols. Inspiré par le non-labour que son père pratiquait déjà de manière ponctuelle, Christophe décide de s’engager pleinement dans cette approche fondée sur trois piliers : rotation des cultures, couverture permanente des sols et recours minimal au travail mécanique. Mais loin des dogmes, il adapte ces principes à son propre système, avec pragmatisme. À l’écoute des synchronicités, chaque intervention se décide selon les besoins du moment : un apport d’intrants si nécessaire, un ameublissement ponctuel pour accompagner une culture…

Christophe a choisi de ne pas certifier sa ferme en Agriculture biologique, préférant la souplesse à la contrainte d’un cahier des charges. Son système n’est pas un modèle figé, mais un organisme vivant qu’il accompagne avec attention vers son propre équilibre.

La syntropie : produire et régénérer

Dans le prolongement de ses pratiques de conservation des sols, suite à des rencontres (dont une « synchronistique » avec l’École d’agroécologie voyageuse), Christophe a choisi d’embrasser la syntropie. Née au Brésil dans les années 1980 sous l’impulsion d’Ernst Götsch, agriculteur et chercheur suisse, l’agriculture syntropique – ou agroforesterie successionnelle – associe production agricole et régénération des sols et des paysages.

Sur le plan technique, la syntropie s’appuie sur quelques grands principes : la diversification et la densification des espèces, la succession et la stratification des hauteurs, la perturbation – c’est-à-dire des interventions régulières pour stimuler la régénération des systèmes. Pour Christophe, cette démarche marque un tournant : passer d’une agriculture d’intrants à une agriculture de processus, où l’on se reconnecte encore davantage au vivant et où l’on rend sa complexité au système agricole. « Produire et régénérer en même temps » : c’est ainsi qu’il résume ce cheminement qui touche autant les sols et la biodiversité que sa propre façon d’exercer son métier.

Aujourd’hui, on trouve deux lignes syntropiques sur ses parcelles : une haie de 30 mètres en bordure, composée de mirabelliers et de pruniers de quetsche, et une autre ligne intraparcellaire de 60 mètres de pommiers et cornouillers. En plus des essences fruitières s’entremêlent petits fruits (mûriers, framboisiers), mais aussi des espèces dédiées à la biomasse comme le sureau ou le saule. Christophe assure la perturbation par la taille régulière de ces haies, dont les résidus broyés sont laissés sur place pour nourrir et pailler le sol.

À l’intersection de l’agronomie et de la philosophie

Pour Christophe, la philosophie de la syntropie ne se limite pas à l’agroforesterie : elle infuse peu à peu l’ensemble de son système. Il expérimente, apprend, et cherche à faire dialoguer ses choix techniques avec cette vision du vivant.

Un exemple issu de son système est celui du colza associé à plusieurs espèces : sarrasin, vesce, trèfle blanc et féverole, fenugrec, lentille…. Dans ce mélange, tout s’articule : la diversification et la densification des espèces, la stratification – car les plantes n’atteignent pas la même hauteur –, et même la succession « culturale » au sein d’une même campagne. Le trèfle, par exemple, n’arrive à maturité qu’après le cycle du colza.

Après la récolte, Christophe broie le trèfle une à plusieurs fois (perturbation) et implante directement le blé. Un léger passage d’herbicide est utilisé, non pas pour détruire mais comme régulateur de croissance : il calme le trèfle afin de favoriser l’installation de la céréale. Le trèfle reste en place et offrant une couverture semi-permanente du sol qui protège sa structure et nourrit la vie souterraine. Le gain en matière organique offre également une meilleure rétention en eau qui garantit une plus grande robustesse aux cultures face aux périodes de sécheresse. À l’automne 2024 après 18 mois d’une pluviométrie excessive, le trèfle a également permis de semer le blé en bonne condition dans des zones hydromorphes. Il y a une véritable beauté à écouter Christophe parler de son métier. Ses pratiques agricoles sont, pour lui, bien plus qu’un ensemble de techniques : elles relèvent d’un art de soigner. Soigner le vivant, soigner son esprit, et retrouver sa juste place d’individu dans un écosystème plus vaste.

Frise d’acquisition du savoir-faire
2001
Installation sur 80ha. Transition vers l'agriculture de conservation des sols.
2019
Formations et mises en place de l'agriculture syntropique
2022
Implantations des lignes syntropiques
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