Autoproduction de semences

Pierre est membre du collectif Graine à la Graine, qui se consacre à la multiplication et à l’échange de semences : « Pour l’instant, 15% de l’ensemble de mes besoins sont issus de la communauté du partage. »

Des graines de courges, de liliacées, de betteraves, de navets, de persil, de poireaux, de salades, de tomates, ainsi que de melons et de pastèques ont déjà été produites et échangées au sein du groupe. Et pour 2024, Pierre se consacrera aux engrais verts : lin, phacélie et sarrasin.

Pour cela, ils travaillaient avant tout à la main ou à l’aide de tamis. Mais d’ici 2025, ils comptent simplifier le processus de sélection : le groupe à l’intention d’autocontruire – avec l’Atelier Paysan – des batteuses pour casser les cosses et une colonne à air pour trier les semences.

Il voit plusieurs avantages à la multiplication de semence :

• Sur le plan écologique : la production et l’échange de semences reproductibles contribuent à la préservation de la variété génétique.

• Sur le plan économique : l’échange de semences permet aux maraîchers de réaliser des économies en évitant d’acheter des semences commerciales souvent coûteuses.

• Sur le plan technique : elle permet aux jardiniers d’explorer une plus grande variété de légumes et d’échanger des connaissances sur les meilleures pratiques de culture.

• Sur le plan humain : cette activité favorise les échanges et le partage entre les producteurs.

Un équilibre harmonieux

Pierre et Virginie adoptent une approche biodynamique et veillent à maintenir un équilibre harmonieux entre la terre, les plantes et les animaux.

D’une part, les deux maraîchers s’engagent à préserver la biodiversité et l’écosystème. Sur leur ferme, ce ne sont pas les intrants chimiques qui assurent le contrôle des ravageurs, la fertilisation des sols et la lutte contre les mauvaises herbes : Pierre et Virginie peuvent compter sur deux poules et deux canards pour assumer une partie de ce rôle.

Ils ont aussi créé une mare pour fournir un habitat à de multiples espèces :

« C’est une mare à trois niveaux : le fond est à un mètre vingt, puis il y a une partie à 80 centimètres, et l’entrée au sud est en pente douce, de sorte que n’importe quel animal peut y entrer et en ressortir. »

D’autre part, ils font usage de préparations biodynamiques. Au moins une fois par an, Pierre et Virginie appliquent de la bouse de corne (500), complétée par de la silice de corne (501), sur le sol et les plantes : « La bouse de corne, c’est un peu comme l’homéopathie. Et la silice, c’est pour renforcer la capacité de la plante à résister. »

Enfin, une importance est accordée aux phases de la lune : les semis, les repiquages et les récoltes sont programmés en fonction du calendrier lunaire.

Electroculture

Pierre et Virginie pratiquent l’électroculture depuis leur installation en 2022. Ils utilisent des dispositifs pour générer des champs magnétiques et telluriques, afin de stimuler la germination, fortifier la santé des plantes, améliorer la qualité des aliments. « L’objectif est d’essayer de renforcer les capacités du sol, la résilience : plus de vers de terre, meilleure rétention d’eau, etc. »