Des tentatives d’installations en association qui ont mené à une reprise individuelle de ferme

Paul-Frédéric s’est installé à la suite de plusieurs expériences agricoles. Après avoir cultivé 12 ans en maraichage BIO et volailles de chair, il cherchait à s’installer ailleurs pour s’associer : partager à deux les responsabilités, les charges et apporter de la convivialité au travail. Il a essayé deux contrats Emploi Formation Installation Agricole (CEFI) dans des fermes à dominance d’élevage laitier, brebis et légumes plein champs pendant 1 an et demi puis vaches et chèvres pendant 8 mois. Les deux rencontres n’ont pas abouti, ils n’avaient pas de culture commune sur le partage du travail, de l’espace et des responsabilités. Certes, ce dispositif est avantageux, financé par la Région Occitanie et/ou France Travail, il permet de créer un cadre de rencontre pendant un an entre deux futurs associés ou entre un cédant et un repreneur. Mais il est impératif en amont d’avoir muri les besoins et attentes de chaque partie. 

Il décide finalement de s’installer seul et finit par trouver, après des recherches laborieuses, une ferme en vente dans le Tarn et Garonne. Il peut ainsi acquérir avec sa compagne leur maison d’habitation et les terres pour l’activité professionnelle.  Il y a des pruniers, des vignes et des prairies. Il y développera de l’élevage ovin et a tout à découvrir en arboriculture. Paul-Frédéric reste tout de même ouvert à une association dans le futur.

Des acteurs de l’installation présents dans le parcours de Paul-Frédéric

Il trouve une annonce de ferme en vente sur le site d’une agence de transactions agricoles. Le couple pouvait acheter la maison sans faire d’emprunts mais pas les terres. Il fait ainsi appel à FEVE (Fermes En ViE), société qui donne accès à une plateforme de recherche de foncier et facilite le financement de fermes en location avec option d’achat. Le dossier est évalué sur la viabilité du projet, mais la négociation n’aboutit pas : le projet ne correspond plus à leurs critères .

Alors, afin d’acheter les terres, il réussit à faire un emprunt avec la banque, en utilisant pour le prévisionnel économique les résultats précédents de la ferme. Il récupère une partie du matériel et des bâtiments de stockage, dont 2 chambres froides.

Il prend rendez-vous à l’ADEAR du Tarn-et-Garonne afin d’explorer les possibilités d’aides financières et préciser la conception de son prévisionnel économique. Malheureusement à son âge et avec le contexte, il n’est plus éligible aux différentes aides. Mais la rencontre a tout de même permis de mettre en place un tutorat avec une arboricultrice déjà expérimentée. Elle lui a transmis quelques conseils et coups de main et l’a mis en contact avec des locaux, ce qui l’a aidé à s’insérer dans le tissu local dès la première année.

Un réseau de collègues qui ont aidé à reprendre un verger qui manquait d’attention

A son installation, le verger et les vignes étaient en production : reprendre un outil de travail qui tourne permet d’avoir une entrée d’argent dès la première saison, d’autant plus qu’il a perpétué le circuit de commercialisation de vente en gros, labellisé AB. Cependant le verger et les vignes avaient manqué d’entretien durant les dernières années. Ils étaient gérés à minima par le cédant via du salariat occasionnel et quelques interventions : taille insuffisante ou trop grossière, arbres manquants après une tempête et du matériel d’occasion nécessitant des réparations.

Le cédant a pu se rendre disponible ponctuellement pour montrer les gestes de taille des vignes et aider à réparer. Il est d’avantage disponible par téléphone. Il n’y avait pas eu non plus de tuilage avant l’achat : certains conseils ont manqué à Paul-Frédéric. Malgré cela, il a pu recevoir des indications et du soutien de la part de collègues arboriculteurs, du tutorat et du réseau d’arboriculteurs Agribio82. Certes, il ne découvrait pas le travail d’agriculteur en tant que tel mais l’arboriculture, une culture bien spécifique. En effet, le contact du réseau Agribio82 lui avait été transmis par le cédant. Un groupe WhatsApp animé par un technicien arboricole est proposé à l’adhésion afin d’échanger des informations techniques, des conseils, du matériel. Des rencontres « bout de champ » ont notamment lieu trois fois par an pour échanger entre agriculteurs dans les vergers de questions techniques. Ce réseau lui a permis dès la première année de s’initier aux pratiques arboricoles et à la gestion des ravageurs et maladies.