Valorisation des génisses, diversification et vente directe

Dominique est installé en vaches laitières depuis 1991. Ses 280000 litres de quota sont destinées à la production de Comté et son lait est valorisé en agriculture biologique depuis 1999. Il bénéficie d’un parcellaire très regroupé autour de sa ferme (100 hectares d’un seul tenant et une vingtaine dans un autre village), où cohabitent prairies permanentes, temporaires, céréales et bois. Pour son troupeau de 45 vaches, Dominique fait le choix de séparer ses génisses : celles qui sont prévues pour le renouvellement, en Montbéliardes, et celles dont les mères sont moins performantes, qu’il destine à la production de viande. Il croise donc avec des races Limousine ou Blanc Bleu Belge et a développé un système de vente en caissette. « J’ai énormément de demandes, je fais cela une fois par mois, c’est déjà énorme, mais le système attire localement car je suis seul à proposer de la viande en bio comme cela. J’avais aménagé un laboratoire de transformation sur la ferme, pour découper la viande, mais j’ai renoncé car cela demande une certaine technique et du temps. Et l’abattoir avec lequel je travaille fait très bien les choses. Donc mon laboratoire me sert pour les grenouilles pour lesquelles je bénéficie d’un quota et pour les cochons et poulets que j’élève avec l’aide ponctuelle de mes parents. Ma femme est également salariée de la ferme et j’accueille un apprenti également. »

Lutte contre les campagnols et replantage de haies et d’arbres

« Pendant longtemps, j’ai piégé des campagnols et des mulots. Mes prairies sont en terrain humide donc parfois c’est l’inondation qui s’en occupe mais certaines années j’ai eu installé jusqu’à 150 pièges. Depuis, j’ai changé de méthode : je laisse les gros arbres sur mon exploitation, en bordure de forêt ou même dans les champs. Et j’ai réinstallé des haies, avec du mélèze, du tilleul, des amandiers, des fruits rouges, etc. Je fais cela pour l’esthétique, pour couper la bise mais aussi parce que les arbres accueillent les buses et d’autres prédateurs, en plus des hérons et des renards présents sur le secteur. Ces animaux gèrent la prédation et contribuent à l’écosystème aussi. » Passionné par la nature, Dominique entretient également des parcelles de prairie avec une très riche diversité, parfois jusqu’à 90 plantes différentes. Cette diversité lui permet de miser sur une qualité de foin irréprochable pour ses vaches.

Création d'un atelier de poulets pour inciter l’apprenti à rester

Aujourd’hui, Dominique recherche un bon vacher pour le seconder, car en raison d’accidents, il ne conduit plus de tracteurs et souffre des genoux et du dos. Il confie déjà à son beau-frère ses travaux agricoles, lui-même entrepreneur, dont il héberge les ateliers de son entreprise. Mais Dominique s’est donné les moyens de conserver son apprenti, dont il apprécie le travail. « Il voulait s’en aller, car passionné par l’élevage de volailles, et moi je voulais le garder sur la ferme. Je lui ai donc proposé de faire un atelier poulets sur la ferme, vendus en direct, à raison de 5 bandes de 250 poulets par an. J’ai laissé l’apprenti monter le projet et ne l’ai aidé que sur la partie bâtiment. Je crois que c’est aussi important de valoriser les envies et compétences des gens qui travaillent autour de moi, ça montre qu’il n’est pas un apprenti parmi d’autres. »

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