Polyculture-élevage viande

Alain s’est installé en 1994, en GAEC avec ses parents sur une ferme de polyculture-élevage lait et viande. Après plusieurs associations – sous différentes configurations – et séparation, Alain s’est retrouvé seul sur la ferme en 2003. Il a alors fait une cessation laitière en 2006 pour se concentrer sur l’élavage de vaches allaitantes et les cultures. L’exploitation bénéficie d’une très grande surface de bâtiment (conséquence des différentes associations), avec de la place pour 300 bêtes (pour 100 mères allaitantes, les broutards sont vendus), le stockage des moissons, de la paille et du matériel. La ferme est grande pour un seul exploitant, de plus qu’il y aussi une activité de prestation de services ; Alain a reçu la visite de Cédric, originaire du village voisin, ancien contrôleur laitier puis ouvrier à l’usine voisine, qui lui a fait part de son souhait de s’installer en agriculture.

Accueil d’un associé hors-cadre-familial

Le père d’Alain donnait encore régulièrement des coups de mains, mais la situation n’était pas pérenne. L’opportunité d’une association était intéressante car il y avait assez de travail pour deux. Cédric s’est alors installé sur l’exploitation en 2007, avec une DJA, mais sans apport de capitaux, ni de surface. C’est donc un choix fort qu’a fait Alain : « je ne me voyais pas avec un salarié ». Faire de la place aux personnes non-issues du milieu agricole, c’est peut-être une façon de « faire du social », mais accepter de voir diminuer son revenu, c’est une aussi reconnaître qu’« il n’y a pas que le boulot dans la vie ». Ce n’est pas rien de le dire quand on se retrouve seul sur une ferme où il y a eu jusqu’à 4 associés ! Ce choix d’association avec une personne non-issue du milieu agricole et une condition nécessaire pour le renouvellement des générations qui implique de « ne pas faire la course aux hectares ».

Relation dans le travail

Alain a vécu de nombreuses associations : en famille, en regroupement d’exploitation (GAEC), sous contrat (Balman laitier). Ces associations n’ont pas toujours été faciles ; elles n’ont pas tenu pour des raisons diverses : méthodes de travail, objectifs divergents ou accidents de la vie. Alain en tire une expérience, et peut-être aussi un peu de sagesse. Il a appris à ménager l’homme. Aujourd’hui, les journées de travail commencent par une discussion du programme de la journée autour d’un café et dans le bureau de l’exploitation, aménagé dans l’ancienne salle de traite : « tout les matins on est là, et tout les matins, on discute ». Il insiste sur l’importance de ce moment qui doit se dérouler dans un lieu neutre. Ce rituel est indispensable à la bonne entente entre associés et à l’efficacité du travail. Souvent, les relations humaines sont les impensées des associations en agriculture. Alain sait que c’est une erreur et c’est pourquoi son témoignage est demandé par des organismes d’accompagnement à l’installation.

Diversification poulet de chair

En 2009, sur invitation de la coopérative, Alain a visité des élevages de poulets de chair (poulets certifiés, abattus à 55 jours). C’est quelque-chose qui l’a toujours intéressé. Les conditions semblaient alors réunies et ils se sont lancés – avec son associé – dans la construction d’un bâtiment de 30 000 places. En avril 2011, le premier lot est vendu. Si la coopérative fournit les aliments et se charge de la commercialisation, le système n’est pas en intégration et la marge/kilo est stabilisée, ce qui fait dire à Alain qu’ « on reste maître chez nous ». L’élevage est en grande parti automatisé, il demande peu de travail et permet d’améliorer le revenu des deux associés.

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