Un troupeau laitier en plein air :

Le troupeau est divisé en quatre lots :

– troupeau à la traite.

– troupeau d’antenaises (jeune brebis d’un an environ, mais qui n’ont jamais fait d’agneau – attente de grandir avant d’y mettre le bélier). Le bélier est mis à 18 mois, pour que l’agneau naisse à l’âge de 2 ans ;

– troupeau des agnelles de l’année.

– les béliers séparés la plupart du temps.

Le bélier est mis en septembre, les agneaux naissent en février. Les naissances s’étalent sur 6 semaines, parfois un peu plus. Il est important que les agneaux arrivent en même temps et que la lactation soit concentrée  sur une période pour une bonne organisation du travail sur l’année.

L’objectif avec la tomme de brebis est de pouvoir vendre toute l’année, sans avoir à produire toute l’année.

Les agnelles sont gardés 45 jours sous la mère en permanence (cahier des charges AB) – puis séparées. Les agnelles sont mises en bergerie et nourries afin de les rendre proche de l’homme et de les sociabiliser. Les mâles et femelles non gardés sont vendus vivant à 10 jours environ. Il est difficile cependant de les vendre vivants à cet âge : soit à des grossistes, des coopératives, ou alors à des particuliers qui nourrissent les agneaux au biberon.  Les agneaux gardés sont séparés à 45 jours au fur et à mesure pour former un autre troupeau qui croit donc progressivement. Ils sont sevrés, mais nourris en bergerie, jusqu’à mi-mai, puis ils sont mis à l’herbe.

Les antenaises rejoignent le troupeau principal en septembre. Ce dernier est divisé en deux lots de 60 brebis, avec deux béliers. Cette méthode permet de gérer la génétique des béliers et savoir quelle mère est saillie par quel bélier et en déduire quelle agnelle il faut garder et de quel mâle il vient. Le troupeau d’origine a été formé par des brebis achetées à d’autres éleveurs, et donc pas forcément les meilleures. Cette méthode de sélection a permis d’augmenter la production laitière par tête, d’environ 20 à 30 % sans « dégrader » les autres critères.

La saison débute en février, mais cela est permis parce que la lutte a eu lieu en septembre. La traite dure deux heures au début, une heure et quart en fin de saison. Deux traites par jour jusqu’en juin, puis bascule en mono traite.

La surface est divisée en :

– 10 parcs autour de la bergerie (1 à 2 hectares) réservés au troupeau de brebis qui est mis à la traite. Les brebis sont changées tous les jours de parc pour respecter la préférence des brebis et ainsi maintenir le niveau de lait.

– des pairies de fauche utilisées lors de la lutte. Elles sont très riches et provoquent les chaleurs.

– des parcelles pauvres pour favoriser le tarissement.

– des parcelles pour l’automne ou l’hiver.

Les parcelles d’hiver sont souvent des parcelles débroussaillées récemment et équipées de râteliers. Ce choix permet d’éviter d’abîmer la parcelle en rentrant avec les tracteurs et d’ensemencer la parcelle via les déchets de foin, nombreux, laissés par les brebis.  Les déchets de foin permettent aussi de changer le PH et donc le sol devient moins favorable à certaines espèces non désirés (par exemple la bruyère). Au fil des années, les prairies sont véritablement améliorées.

Ainsi le troupeau est à l’extérieur toute l’année.

 

La protection du troupeau :

La première protection a été mise en place suite à des problèmes de chiens (errants, voisinages, chasseurs…)

Au départ, cette protection a été assurée par un âne. Il doit être dans le troupeau toute l’année pour revêtir son rôle de protection. Mais, ce dernier est parfois devenu trop protecteur et a parfois tué des agnelles, qu’il assimilé à des entités extérieures, étrangères. Les ânes ont été alors retirés du troupeau pendant l’agnelage, mais ont perdu une partie trop importante de leur instinct protecteur. De plus, si la menace devenait trop importante, comme une attaque simultanée par plusieurs chiens, l’âne ne mettait lui-même à fuir, répondant à son propre instinct de survie. Ainsi cette fonction de l’âne a été dégradée et retiré au profil du débroussaillage et remplacé par des patous.

Des ânes sont toujours présents sur la ferme : ils travaillent à l’ouverture des milieux impénétrables :

– l’âne permet de rentrer dans des lieux inaccessibles avant le passage des machines.

– il permet aussi de garder des parcelles ouvertes parfois trop petites pour y mener le troupeau.

Le troupeau est désormais gardé par des patous. Il y a 3 chiens. Les troupeaux sont maintenant visités tous les jours pour surveiller les chiens. Le travail, la première année, lors de la mise au troupeau du chien est vraiment très important. Il correspond au temps nécessaire pour que le chiot se fasse à son travail. Il y a parfois de la perte, des bêtes abimés… les chiots ont le besoin de se faire les dents, et ne choisissent pas toujours les bonnes options…Heureusement, des techniciens compétents suivent ces étapes délicates et rassurent les éleveurs quant à la gestion des chiots.

La question de la protection doit être vue avant l’installation de la menace (arrivé du loup, par exemple) lorsqu’il est prévisible que la menace arrive, que c’est inéluctable, mais qu’elle n’est pas encore là. Il faut du temps pour avoir un bon chien, le travail dans la précipitation n’est pas possible. Mais, une fois que c’est fait, l’éleveur peut être serein et il est ainsi bien préparé. Si le prédateur n’est pas tenté par un troupeau difficile d’accès car bien protégé, alors, il est possible qu’il n’y aille jamais. Si le prédateur prend une habitude de prélever des bêtes sur un troupeau, il sera alors compliqué de rompre cet état. Il faut adapter le système d’élevage aux contraintes que l’on peut rencontrer, topographiques, végétales, animales… dont les chiens errants et éventuellement, un jour, le loup.

Il y a aussi un gîte de 6 à 7 places, labellisé Accueil Paysan, qui a été construit une fois que la production sur la ferme était bien installée. Un premier gite a été réalisé en auto-construction et un autre avec des entreprises et en faisant appel aux subventions. Ils pourront aussi vous parler de cette activité d’accueil.

Projet soutenu par l’Union Européenne, la Région Occitanie et l’Etat.
Intitulé du projet : « Création d’un pôle ressources sur l’agriculture paysanne en Vallée de l’Aude ».

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