La chèvre angora, un animal sans équivalent

L’élevage de chèvres angora est très spécifique en France car il représente seulement 200 producteurs. La toison de ces chèvres produit du Mohair, qui est différent de la laine. Mélanie s’est formée auprès de deux éleveurs. Pour elle cette étape est essentielle car elle permet de définir ce que l’on veut et ne veut pas faire.

Mélanie a choisi de garder ses animaux avec elle jusqu’au bout et de ne pas les réformer quand elles avancent en âge. Elle a aujourd’hui plus de 40 têtes, femelles, mâles et chevreaux. Elle privilégie la reproduction par monte naturelle. Les boucs sont tous castrés et leur laine est récoltée. Mélanie trouve que ceux-ci sont de meilleurs producteurs que les femelles car ils n’ont pas la pression de la reproduction. La laine des petits est celle qui a le plus de valeur. Les chevreaux sont tondus dès 6 mois.

Le troupeau a été construit petit à petit, et Mélanie a fait attention à la génétique de ces animaux, ce qui fait qu’aujourd’hui la filiation est très satisfaisante pour elle. Elle vend cependant peu ses boucs qui sont très adaptés à ses conditions climatiques.

La chèvre angora est originaire de Turquie. La production en France suppose un hivernage car il y fait plus froid qu’en Turquie. Mélanie a également décalé sa période de tonte de plusieurs mois pour permettre aux bêtes de mieux supporter les variations de saisons. Ainsi, les chèvres entrent dans l’hiver en étant protégées par leur toison, donc elles souffrent moins du froid.

 

Travailler en collectif est primordial

Il n’existe pas de filière longue pour le Mohair et sa transformation est compliquée. La majorité des producteurs est regroupée dans un SICA (expliquer les lettres S.I.C.A.) ou fait appel en groupe à un prestataire. Mélanie s’est lancée dans la production car il y avait un collectif qui pouvait l’aider. Aujourd’hui il lui semble impensable de faire autrement.

Le collectif permet d’amortir entre producteurs des pertes liées à la transformation. Il permet aux producteurs d’avoir du poids pour trouver des transformateurs français ou européens et ainsi garantir la provenance, la qualité de produit et le respect des normes environnementales.

La partie transformation est significative dans la production. Mélanie est contente de s’en être affranchie car elle veut être éleveuse et paysanne, pas faire de la transformation. En revanche, elle apprécie s’occuper du design et commande de la laine qu’elle fait transformer par des tricoteuses selon ses modèles.

Mélanie tient également à faire vivre son territoire et propose sur son point de vente (une tiny house sur la ferme) des produits alimentaires ultra-locaux (fromage des voisins, veau du GAEC où elle est).

La commercialisation, la clé de la réussite

Pour Mélanie, le succès de la production tient dans le choix du mode de commercialisation. Le Mohair est un produit de luxe car il y a des coûts élevés de transformation. De plus, les producteurs regroupés pour la transformation vont avoir les mêmes produits à quelques variations près. Mélanie a donc développé une gamme de vêtements qui s’adressent aux mariées pour proposer quelque chose de spécial mais aussi pour se faire connaitre.

Il faut choisir un mode de commercialisation adapté à son territoire. Mélanie a d’abord développé son site internet en 2010 pour ses produits pour mariée (http://www.la-mariee-en-mohair.com/). L’année dernière elle a acheté une tiny house qu’elle a aménagée pour en faire une boutique devant la ferme. Comme il n’y a pas de marché pour ses produits en été, la tiny est convertie pour accueillir des vacanciers qui profitent du paysage dans les champs.

Mélanie essaie aussi d’être présente à quelques marchés exceptionnels comme les marchés de noël, les marchés bio… Mais elle tient à ne pas faire concurrence aux autres producteurs.

Trouver son équilibre entre vie professionnelle et personnelle

Le développement de la production a été lent. Mélanie a pu prendre son temps pour développer petit à petit les ventes, notamment parce que la production permet d’avoir un stock : « on a les temps de se laisser le temps ». La lente progression de son activité est également liée au temps que demande le montage et l’entretien de son site internet en plus de la production. Tout ce temps ne lui était pas disponible avec la naissance de ses enfants.

Elle n’a pas cherché à forcer les choses pour se laisser la place d’exister. Pour elle, « on ne vend bien que ce que l’on aime ». Il ne fallait donc pas que la commercialisation devienne une contrainte.

Aujourd’hui, avec l’opportunité qu’elle a eu d’acheter la tiny house elle recommence à développer la vente et envisage la création d’un second site pour les produits mohair plus communs. Elle cherche à atteindre sa vitesse de croisière.

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