Privilégier la main d’œuvre

A Mirabio, « Le projet fonctionne autour d’un collectif ». Les 3 associés ont fait le choix « d’investir sur la main d’œuvre et sur la pérennité humaine du projet plutôt que sur les moyens mécaniques ». Ainsi, au moins une dizaine de personnes travaillent à l’année sur les vergers. Lors de la saison des mirabelles, c’est jusqu’à cent personnes qui se retrouvent pour travailler. Au-delà du travail sur la ferme, le système de commercialisation est aussi créateur d’emplois à travers les magasins de producteurs et autres. « Cette chaine-là fait vivre tout un tas de monde »

« On est content de faire bosser du monde »

Pour Baptiste, il ne faut pas avoir peur de la main d’œuvre. Être nombreux demande un fonctionnement plus atypique, plus souple. Ils laissent la place à la prise d’initiative. Toute personne a le droit à l’erreur, tant qu’elle a l’envie de faire.

Niveau organisation, ils sont obligés d’avoir une hiérarchie, d’avoir chacun des responsabilité. En revanche, ils « travaillent tous ensemble ». Le système est le plus horizontal possible. Baptiste considère qu’il a plus des collaborateurs que des salariés. Cette façon de voir les choses est très responsabilisante : « On ne travaille pas que pour soit, mais aussi pour ses collègues »

« Tout seul je ne ferais pas grand-chose »

Mirabio est presque un projet de vie en collectif. Une partie des salariés vit dans une grande maison qui a été achetée au début. Les travailleurs mangent ensemble. Voir du monde et échanger ainsi est humainement très riche. Pour Baptiste, c’est aussi une force d’être à plusieurs, car il y a toujours une personne qui est motivée et qui entraine les autres. « Je ne regrette pas du tout ce fonctionnement ».

Faire moins mais avoir un bon produit

La ferme ne cherche pas à faire de la quantité. « Le but ce n’est pas de faire du volume et de l’industrie. Le but c’est de valoriser au mieux nos produits ». Ainsi, au-delà de la gamme de fruits produits, Mirabio propose de nombreux produits transformés (confitures, sirops, jus, fruits en sirop …). Transformer leur permet de viser le très peu de perte, de maitriser leurs déchets.

Ils ont également des mirabelliers endémiques, plantés en pieds francs (non greffés). Ces arbres produisent moins mais Baptiste pense que le fruit est meilleur. Ils sont quasiment les derniers producteurs à utiliser ces arbres.

« On s’en sort car on fait tout d’un bout à l’autre, des champs jusqu’au commerce »

Les vergers ne sont pas conduits en intensif. Une majorité est composée de vieux vergers familiaux. Baptiste a la volonté de s’orienter vers de la polyculture. « On pense à nos sols avant de penser rendements ». Ils ont même 20 hectares qui sont trop vieux pour être rentables. Leur production permet un autofinancement de l’entretien mais Mirabio ne gagne pas d’argent dessus.

Un statut juridique spécial

Les associés ont choisi d’avoir un statut juridique qui correspond leur philosophie de collectif. Ils ont créé une SCEA pour s’occuper exclusivement des terres. Au-delà, c’est une SCIC qui gère tout, une société et coopérative d’intérêt collectif.

Dans cette structure, tous les salariés gagnent la même chose. De plus, ils ne peuvent pas récupérer le bénéfice. La réserve est impartageable : ils sont obligés de réinvestir la moitié du bénéfice dans la structure. Cela les aide dans leur volonté de créer de l’emploi.

« On veut montrer que notre modèle agricole est viable économiquement, en créant de l’emploi, sans que ce soit la course au rendement »

Dans une SCIC il n’y a pas de parts à revendre. S’ils partent, un autre salarié peut les remplacer en se faisant embaucher. Leur outil est donc transmissible facilement. De leur côté, comme ils reçoivent un salaire à travers la société, ils n’auront pas besoin de vendre la société pour avoir une retraite.

S’engager et s’intégrer dans le territoire

Mirabio n’est quasiment pas propriétaire des terrains utilisés. Ils entretiennent 70 hectares de vieux vergers familiaux. Trente autres hectares sont à des propriétaires qui entretiennent leurs vergers mais n’ont pas la capacité des faire les récoltes. Mirabio fait donc la démarche de certifier ces vergers en bio et achète la récolte sur pied.

En plus de la production des vergers, les associés ont choisi d’acheter les fruits auprès d’apporteurs. Ce sont des particuliers qui ont quelques arbres et qui cherchent à valoriser leurs fruits. Cette activité est « venue comme ça ». Dans la région, tout le monde à au moins quelques arbres, mais il n’y avait plus de dépôt. Pour ces particuliers ce n’est pas rentable de se certifier et de commercialiser leur produit. Mirabio leur sert donc de dépôt. Cette activité représente beaucoup de monde et demande du travail aux associés. En effet, ils doivent faire le tour de tous les particuliers lorsqu’ils ont une audition pour la certification. Cependant, cela assure un revenu pour les propriétaires et permet l’entretien des vergers, ce dont Baptiste est heureux. A la fin, Mirabio brasse beaucoup d’argent qui est redistribué sur le territoire.

 

Baptiste essaie aussi de participer à la vie de territoire. Il organise avec une association des concerts et autres. Mirabio participe à cette vie car la société entraine beaucoup de passages. Ils ont aussi remonté le bar associatif du village. Ce bar offre un lieu d’échange simple où l’on peut trouver de l’aide ou des conseils.

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