Réaliser une carte des sols pour valoriser les apports d’amendements

Bernard s’est installé en 1978 en lait à Comté et exploite aujourd’hui 55 hectares pour 215000 litres de quota (160000 litres au long de sa carrière), un chiffre en hausse avec l’installation de son fils. Bernard partira à la retraite d’ici 3 ans, condition de l’installation de son fils sans reprise de terrain. Avec sa ferme située en zone de montagne, Bernard a pris le temps, il y a 15 ans, de faire réaliser une carte de son sol par un géologue. « Cela m’a permis de découvrir le profil de mon sol, d’analyser la terre, la configuration du terrain. Bien sûr, il y a des choses que je savais déjà mais c’était plus instinctif, ça m’a permis d’avoir plus de données. Et par la suite, avec le géologue, j’ai travaillé le fractionnement de mes apports en engrais : mieux répartir le fumier, que sur certaines parcelles et pas sur d’autres… On a un sol qui filtre très facilement donc ça ne sert à rien de mettre des gros paquets qui s’en vont tout de suite. J’ai appris aussi à surveiller la flore et à ne pas chauler systématiquement, certaines parcelles étant déjà riches en minéraux. Et Baptiste, mon fils, avait fait un stage avec le géologue, donc c’est pratique maintenant pour qu’il puisse aussi conduire l’exploitation. »

12 parcelles de pâture en rotation journalière

Bernard souhaite d’abord tirer son revenu du lait qu’il produit et donc cherche à optimiser l’herbe de ses prairies. Il laboure 2 hectares tous les ans pour ressourcer la prairie et ces derniers temps, il a essayé des mélanges d’origine suisse, avec des herbes sélectionnées en montagne, donc plus résistantes et qui compte jusqu’à 35% de légumineuses. Mais la nouveauté, c’est Baptiste qui l’a introduite : « Depuis que je suis installé, on fonctionne avec 12 parcelles de pâtures ; chacune fait de 80 ares à 1 hectare et les vaches y vont un jour. Le lendemain, on change de parcelle et la rotation s’enclenche. L’été, après les foins, on agrandit les parcelles avec les prés de fauche pour profiter de la repousse. Nous avons constaté qu’il y avait moins de refus, que cela favorise le trèfle et que l’herbe est mieux valorisée en été (entre 18 et 20 kg de lait par vache, rien qu’à l’herbe). On veille au printemps à complémenter avec un peu de foin, car si la petite pâture est bonne, il faut garantir quelques fibres, notamment pour conserver la production de lait. »

Se poser des questions avant, notamment pour plus d’autonomie et d’autofinancement

Bernard s’est toujours posé beaucoup de questions, a toujours réfléchi en amont, notamment lors d’investissement pour limiter au maximum l’endettement. C’est d’ailleurs pour ça qu’aujourd’hui son fils et lui arrivent à se tirer 2 salaires, la ferme n’ayant presque pas de prêts en cours. « Se poser des questions, ça évite d’investir pour rien, de surdimensionner le matériel, car après c’est la fuite en avant pour rentabiliser. On travaille également beaucoup en auto-construction ; cela permet d’autofinancer une bonne partie et surtout d’étaler dans le temps les travaux ; on avance à notre rythme, selon le besoin et le temps disponible, c’est important aussi de garder du temps libre, des loisirs. »

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