Diversifier sa ferme et chercher la complémentarité

La Ferme est composée de 5 associés et d’une salariée. L’assolement est principalement composé d’une prairie permanente de 92 hectares dont 1/3 est non mécanisable. Les animaux sont nourris exclusivement avec le foin et l’herbe des prés de la ferme. Et pour une plus grande autonomie, les associés ont fait le choix de ne pas apporter de complément en céréales !

Depuis 1990, la ferme a obtenu la reconnaissance du label bio AB et depuis 2012, celui de Bio Cohérence.

La ferme comprend différents ateliers de production : l’atelier bovin lait avec 30 vaches laitières de race Vosgienne où 100% de la production laitière est transformée. Il n’y a pas de vente en laiterie et 1/3 de la production est dédié à l’élevage des veaux. L’atelier transformation de lait génère essentiellement des produits frais. Cette ferme diversifiée depuis 30 ans, héberge également 700 poules pondeuses qui pondent de 400 à 500 oeufs par jour en moyenne, une production maraichère sur 50 hectares et également de l’accueil pédagogique pour des groupes d’enfants, groupes d’agriculteurs de France ou étrangers, publics handicapés, anniversaires à la ferme, EVJF…

« J’ai toujours voulu faire ça. Je sortais en douce la nuit pour aller voir les vêlages ».

Après un parcours classique au collège, Julie a choisi d’aller en BAC S en lycée agricole, puis vers un DUT génie biologique option agronomie. Avec l’obtention d’un BPREA Biodynamie sur 2 ans, Julie est revenue sur la ferme afin de travailler comme aide familiale et préparer le parcours à l’installation en parallèle. Après avoir effectué un stage de 6 mois, elle s’est ensuite installée en 2011 au sein de la ferme familiale avec plusieurs projets d’installations en tête : le développement de la viande, le développement d’un atelier glace et d’un atelier pain, ce dernier n’ayant finalement pas donné suite.

Julie s’est ensuite spécialisée dans la Transfo lait et la gestion du troupeau. En effet, fière de la race Vosgienne avec laquelle elle travaille, elle souhaite gérer au mieux la programmation des départs de bêtes pour assurer une qualité de viande optimale.

Au sein de la ferme chacun a sa spécialité mais tout le monde peut se remplacer. Chaque dimanche une seule personne reste afin de faire la permanence de traite. Les semaines de Julie sont rythmées par plusieurs traites et un peu de gestion-compta avec son père.

« La gestion de troupeau : une certaine éthique et philosophie choisie »

« Nous entretenons les prés et les forêts de manière très extensive ». Le contrôle de la qualité et du terroir sont des choses importantes pour nous. C’est pour cela que nous avons choisi un système d’élevage et une éthique afin d’être le plus possible en autonomie et en indépendance. Le projet doit être cohérent avec le lieu (le terroir et la clientèle). Par exemple, nous avons dit « non » aux céréales en privilégiant l’herbe.

Les vaches laitières sont de race Vosgienne. Il s’agit d’un troupeau par absorption, c’est-à-dire que notre troupeau de Prim’Jolsteins croisé avec des Vosgiennes devient petit à petit un troupeau de Vosgiennes. Elles ont un petit gabarit et une croissance lente puisque nous avons fait le choix de ne pas apporter de complément en céréales.

« Depuis que je gère le troupeau, je travaille beaucoup sur l’immunité ». Il n’y a plus de problème de parasitisme. Les vermifuges sont à base de plantes et il n’y a pas de traitement chimique au niveau du parasitisme bien que ce soit autorisé en bio. Les vaches se soignent toutes seules grâce à la diversité de flores de la prairie permanente de montagne.

Le pâturage se fait de mi-avril à mi-novembre environ, et les vêlages sont toute l’année pour avoir une production de lait à peu près constante.

« Une transfo lait à l’ancienne qui demande peu d’équipement »

La transformation lait est très à l’ancienne et tout se fait à la casserole, par contenance de 10L. Elle ne nécessite pas beaucoup de matériel et un investissement modéré. Il faut avoir les ustensiles de base pour simplifier la réalisation mais rien ne sert d’avoir un matériel de dernier cri ou de se suréquiper !

Il n’y a pas d’adjuvent, pas de poudre de lait et pas de présure. Les fruits choisis pour la transfo sont les framboises, les mirabelles, les quetsches, les cerises, les mures et les myrtilles.

Julie a appris sur le tas, et elle a aujourd’hui le projet de refaire l’atelier de transformation et de modifier les pratiques d’emballages afin de réduire le tout plastique !

L’autonomie est le mot d’ordre sur cette ferme familiale qui cherche à optimiser chaque atelier, de la prairie naturelle aux ustensiles de cuisine.

Valoriser ses produits grâce à la vente directe et les circuits-courts : une relation de proximité avec sa clientèle

« La commercialisation en vente directe, c’est le système idéal afin de valoriser au juste prix nos produits. » La ferme a choisi ce système qui lui permet d’avoir une clientèle fidèle et choyée, et à qui les paysans accordent beaucoup de temps et de réponses aux diverses demandes des consommateurs.

Plusieurs systèmes de commercialisation sont utilisés pour sécuriser la vente. Les produits sont alors commercialisés sur les marchés, dans les AMAP, les points de vente collectifs, dans des magasins bio de proximité, sur des foires, sur des buffets variés, à la ferme à l’évènement « Bienvenue à la ferme », dans des restaurants et des points de restauration collective. De plus, 2 tournées par semaine s’organisent à domicile le mardi et le samedi. Certains prennent toute la semaine la même chose et d’autres choisissent sur le moment. Julie et sa famille ont alors une grande capacité d’adaptation et veille à ne pas avoir tous ses oeufs dans le même panier!

 

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