Une bonne maîtrise de l’élevage des chèvres

Marie-Annick élève des chèvres depuis 40 ans. Installée seule et sans statut jusqu’à prendre celui de conjointe collaboratrice en 1996 lors de l’installation aidée de son mari, elle a dû tout apprendre par elle même. « Je sais comment les chèvres s’éduquent. Nous avons fait plusieurs erreurs sur la ferme qui font qu’aujourd’hui, je sais ce qu’il faut éviter ». Notamment, il ne faut pas installer les chèvres dans des lieux froids sinon elles ne produisent pas de lait. L’alimentation est également très importante. En Franche-Comté, « région qui n’est pas faite pour la chèvre, animal très fragile qui demande beaucoup de compétences », il faut respecter un protocole de mise à l’herbe que Marie-Annick saura vous expliquer. Elle pourra aussi vous donner des repères concernant le temps de travail. « On ne peut pas imaginer la somme de travail que représente l’élevage de mes 80 chèvres. J’estime qu’une personne peut bien vivre en gardant une vie de famille avec 30 à 40 chèvres ».
L’agricultrice conseille, avant toute installation, de travailler dans des élevages caprins puis de suivre une formation et faire un maximum de stages. Elle recommande de s’informer auprès de la ferme expérimentale caprine du Pradel à Aubenas, dont une des missions est de préciser les règles de conduite d’un troupeau mené au pâturage (optimisation de l’utilisation des surfaces, complémentation, maîtrise parasitaire…). Pour les fournitures et un service vétérinaire compétent, elle suggère de se rapprocher de l’Alliance pastorale.

Du lait toute l’année grâce au protocole lumineux

Alors qu’un de ses lots de chèvres mettent bas en janvier et février, Marie-Annick pourra vous expliquer comment utiliser le protocole lumineux pour avoir un deuxième lot de chèvres qui mettent bas début novembre. Pour que les caprins aient une activité sexuelle, il faut qu’une période de jours courts succède à une période de jours longs. Le protocole consiste donc à simuler des jours longs via l’éclairage des bâtiments avec de nombreux néons le matin et le soir en février et mars, et à obscurcir les bâtiments pour simuler des jours courts en avril et mai. Les naissances en novembre permettent d’avoir du lait toute l’année et donc un revenu quasiment stable au fil du temps, d’avoir des chevreaux pour Noël et d’avoir divers débouchés car le lait d’été et celui d’hiver ne touchent pas la même clientèle.

Une parfaite maîtrise de la fabrication du fromage de chèvre

« J’ai eu tous les cas de figure, j’ai dû jeter des centaines de litres de lait au cours de ma carrière donc je connais maintenant très bien les erreurs à éviter et je maîtrise parfaitement la fabrication » explique Marie-Annick, qui utilise son propre ferment. Elle conseille vivement aux personnes qui souhaitent s’installer de commencer par faire des stages chez des personnes qui font du fromage qu’elles apprécient, puis de suivre la formation de transformation fromagère de Poligny et de se rapprocher du GIE caprin (pour de la documentation, des références sur le temps de travail…). Une fois l’installation faite, l’agricultrice recommande d’avoir un éleveur « parrain » qui puisse encore apporter des conseils et de faire appel aux services du CTFC (Centre Technique des Fromages Comtois). « Les formations sont très importantes, elles nous portent mais rien ne vaut la pratique. Faire du fromage, c’est un métier manuel, on doit pouvoir les toucher, les sentir. On doit comprendre ce qui se passe au niveau technique mais aussi de manière sensitive. »

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