Maraîchage biologique à 1100 mètres d’altitude

François a commencé son cursus à l’université, où il a d’abord fait une maîtrise de sociologie rurale, puis une maîtrise pour enseigner le français à des étrangers. C’est lors de cette dernière formation qu’il a rencontré sa compagne costaricienne Mayra.
Le couple est parti au Costa Rica dans l’espoir de s’installer en maraîchage là-bas mais les difficultés pour trouver du foncier les ont incités à rentrer en France. Ils ont alors cherché du terrain dans la plaine de Dole, mais en vain. Du coup, ils ont osé s’installer dans la commune natale de François, sur « le Toit du Doubs » à 1 100 mètres d’altitude.
Mayra a pour l’instant le statut de cotisante solidaire depuis le 1er avril 2010 mais devrait devenir conjointe collaboratrice quand François, actuellement en parcours à l’installation, s’installera avec les aides début 2015. Ils cultivent une grande diversité de légumes en agriculture biologique sur 50 ares, disposent d’une petite serre froide de 200 m2 et font de la cueillette de plantes aromatiques et médicinales sur une dizaine d’hectares.
L’installation est progressive et c’est nécessaire, d’une part pour ne pas prendre de risques économiques et d’autre part pour avoir des chiffres à avancer lors du parcours à l’installation et limiter ainsi les doutes sur la viabilité du projet.
Aujourd’hui le couple est très content d’avoir osé se lancer dans cette aventure et François peine à trouver les contraintes du maraîchage en altitude. « La saison est courte. Elle s’étale de fin mai à la mi-novembre mais en même temps ça rythme notre travail et on compense en vendant des produits transformés l’hiver. Et ici les gens n’ont pas d’attente en hiver. ». Il y même des avantages au climat puisque la pluviométrie ne fait pas défaut. L’ancienne fosse à lisier de la ferme a été convertie en récupération d’eau et permet l’arrosage de la serre et un arrosage d’appoint si vraiment c’était nécessaire mais habituellement « nous n’avons pas du tout besoin d’arroser ». Le climat n’empêche pas non plus la diversité des productions, au contraire : « On peut cultiver de tout sauf les aubergines qui sont trop sensibles au froid et on remplace les haricots par des pois mange-tout. On mise sur la diversité des espèces (une quarantaine) et des variétés pour prendre le moins possible de risques face aux aléas climatiques et on essaye de choisir des variétés adaptées localement. ».
Et comme peu de personnes prennent le risque de s’installer si haut, il n’y a pas de concurrence ! « Aujourd’hui nous n’arrivons pas à faire face à la demande ». Si le couple parvient à remplir les 20 paniers livrés par semaine, c’est parfois au détriment de la diversité des légumes proposés à la vente directe.

Une autonomie en semences maraîchères presque atteinte

François et Mayra n’achètent quasiment pas de semences. Ils recherchent l’autonomie et c’est très important pour eux de réadapter les variétés aux conditions climatiques locales : « les semences achetées sont produites dans des zones qui n’ont rien à voir avec la nôtre ! ». Ils font partie du réseau de production et d’échange de semences entre maraîchers qui se structure petit à petit entre la Bourgogne et la Franche-Comté, « la graine et le potager ». Un moyen de réduire les charges d’achat de semences et de participer au combat pour la liberté des semences reproductibles.
Ils refusent totalement les variétés hybrides souvent incapables de se passer de traitement chimique.
Les deux maraîchers ont aussi un contrat avec l’entreprise Kokopelli. Ils s’engagent sur un prévisionnel de production de semences (courges, carottes, maïs, tomates, radis, petits pois) qu’ils livrent à la fin de l’année.

Des transformations en confitures, sirops, chocolats aux plantes et bientôt liqueurs

Bien que la saison de production des légumes soit courte à cause de l’altitude, le magasin de vente à la ferme n’est pas pour autant vide en hiver. On y trouve des mélanges de plantes pour tisanes, des confitures et gelées de plantes, des sirops, des sels aux herbes, du ketchup et des chocolats aux plantes, tous transformés sur place.
La transformation ne prend pas de temps en période de jardinage puisque les plantes sont séchées ou congelées de façon à repousser ce travail pour l’hiver. François va même se lancer dans la distillation pour vendre de l’absinthe et de la liqueur de sapin.

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