Savoir anticiper sa retraite et l’installation de ses enfants

Associé d’un GAEC en bovins lait pendant presque trente ans, Pierre était convaincu que ses deux fils allaient vouloir s’installer sur la ferme lorsqu’ils seraient en âge de travailler. Il a donc tout fait pour faciliter leur future installation, leur laisser choisir de travailler seuls ou pas et décider de leur associé le cas échéant.
Dix ans avant sa retraite, alors même qu’il s’entendait encore très bien avec son associé et appréciait la souplesse de travailler à deux, Pierre a décidé de dissoudre le GAEC pour préparer l’installation de ses enfants. Son collègue allait garder le bâtiment des vaches et lui celui des génisses. Il lui fallait un bâtiment pour ses vaches qu’il a construit à son nom sur ses terres en propriété en tant que bailleur rural avant la séparation du GAEC. Quant aux terrains, ils ont été partagés à parts égales.
Depuis 2005, ses enfants Lionel et Yves ont effectivement pris sa suite. Ils ont eu la chance, grâce aux choix de leur père, de pouvoir s’installer sur un bâtiment déjà amorti en partie. Par contre, ils ont souhaité transformer l’étable entravée en stabulation libre et « n’auraient pas conçu le bâtiment de la même manière à la sortie de leurs études ». Ils ont aujourd’hui le projet de s’associer avec … le fils de l’ancien associé de Pierre, mais ont fait librement ce choix !

Partager bâtiment et équipements sans être associés

Après la dissolution du GAEC, Pierre a été sollicité par le jeune Rémy pour travailler avec lui. Il ne souhaitait pas se réassocier durant les dix années qui lui restaient avant sa retraite puisqu’il avait fait le choix de quitter son GAEC pour préparer l’installation de ses enfants. Les deux hommes se sont alors mis d’accord sur le partage du bâtiment et des équipements sans être associés jusqu’à l’installation des deux fils. Cela impliquait de bien séparer les approvisionnements et les produits, donc d’avoir deux aires de séchages avec deux ventilateurs, deux branchements électriques pour répartir les consommations, deux rangées de bêtes, deux stabulations pour les génisses… Pierre et Rémy trayaient chacun leur tour et emmenaient le lait avec deux boules sur un même châssis. Cette combinaison a permis à Rémy de s’installer alors qu’il n’avait pas les moyens de construire un bâtiment et à Pierre de partager le coût de certains équipements comme la griffe et l’autochargeuse, de faire les foins à deux et de pouvoir faire la mise aux normes.

Du lien entre paysans grâce à la livraison biquotidienne du lait

Les neufs sociétaires de la coopérative fromagère du village apportent le lait frais matin et soir. Les éleveurs ont fait le choix de livrer eux-mêmes et de ne pas prendre de transporteur, ce qui n’est le cas que de quelques coopératives dans la région. Proches de la fromagerie, la livraison ne leur prend pas beaucoup de temps et leur permet d’économiser des frais puisqu’il n’y a pas à payer un chauffeur, l’entretien du véhicule et il n’est pas nécessaire que chaque ferme s’équipe d’un tank pour réfrigérer le lait.
C’est aussi un moyen intéressant pour créer du lien entre les paysans, qui se croisent et rencontrent aussi le fromager en allant livrer le lait.

Une volonté de maîtriser les techniques de l’agriculture biologique

La coopérative fromagère du village est passée en agriculture biologique dès 1976. A la fin des années 1980, les sociétaires, formant un groupe soudé, ont fait intervenir des scientifiques pour les aider à progresser techniquement en agriculture biologique : avoir par exemple une fertilisation adaptée aux types de sol, améliorer le compostage… Pierre a donc du recul sur l’agriculture biologique et saura peut-être vous apporter des conseils techniques.

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