Création d'un petit élevage de volailles

Marie s’est installée en 2005, avec 3 bâtiments d’élevage pour une production de 3000 volailles par an ; un élevage « à sa taille ». Si cette ferme est une création, Marie n’en est pas à son coup d’essai. Originaire de la Marne, Marie n’est pas issue du milieu agricole mais rappelle qu’elle a « épousé l’agriculture avec [son] mari » qui était paysan. De fait, depuis ce jour, elle pratique l’agriculture avec envie. Ensemble, ils ont été cultivateurs sur plusieurs fermes dans différentes régions et toujours en agriculture biologique. Lorsque la dernière expérience en polyculture-élevage lait (en SCEA) s’est arrêtée en raison d’une maladie de son mari, Marie a cherché un nouvel horizon. Ce n’est pas sans malice qu’elle affirme qu’elle a « pris ce que les autres ne voulaient pas ». C’est-à-dire de vieux bâtiments et quelques hectares. Aujourd’hui, elle produit – avec son mari – différentes volailles de chair, des œufs et quelques cochons sur 13 ha de parcours, cultures et de sous-bois. Sa production est écoulée via des Amap, un marché de terroir, un marché bio et une permanence à la ferme le samedi matin.

Conduite d'élevage en agriculture biologique (et même plus)

Marie a toujours pratiqué l’agriculture biologique. Son mari s’était converti au bio dans la Marne en 1987. Mais limiter ses pratiques aux indications du cahier des charges « AB » serait laxiste. La certification « c’est surtout des papiers, on se met des règles supplémentaires ». Ainsi son chargement est moindre que celui autorisé, elle a exclu le soja de l’alimentation croissance des volailles de chair et les bâtiments sont équipés de perchoirs (pas de caillebottis). Ils sont déplacés avant l’arrivée de nouveaux lots et les parcours sont progressifs. Marie pratique une agriculture biologique « paysanne », en référence au lien au pays, à l’ancrage local de l’activité qui se doit d’alimenter les gens autour d’elle et de ne pas avoir de conséquences négatives sur les autres paysans de la planète : une agriculture solidaire en quelque-sorte.

Une alimentation sans soja; un choix éthique

Marie a fait le choix de se passer de soja dans l’alimentation de son cheptel, car même en bio, elle n’est pas sûre de la provenance, de l’absence d’OGM, ni que la culture ne se fasse aux détriments des paysans du tiers-monde. C’est un choix fort car le soja est un élément important dans l’alimentation animale. Elle a néanmoins trouvé un fournisseur jurassien dont le technicien l’a écouté et a défini avec elle la formule d’une alimentation avec des protéagineux de la région en remplacement du soja. Ce choix, elle en parle toujours aux personnes qui viennent visiter son exploitation. C’est un bel exemple de concrétisation d’un choix dans le travail de tous les jours.

La vente directe pour assurer le revenu.

La vente-directe est un élément central du projet de Marie. Aujourd’hui elle écoule tous ses produits ainsi et est satisfaite du volume d’activité. La vente-directe lui permet de pratiquer des prix rémunérateurs en toute transparence : « je peux montrer mes chiffres » (si les consommateurs posent des questions). Elle a établi une relation de confiance avec eux qui s’appuie aussi sur le souci d’une qualité irréprochable des produits autant sur le plan sanitaire que culinaire, surtout pour les produits transformés (volailles ou porcs). Elle aimerait maintenant pouvoir perfectionner l’outil pour améliorer les conditions de travail et « en faire moins ». C’est un axe important dans une optique de transmissibilité de la ferme. Marie voit toujours plus loin que le bout de sa parcelle !

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