Deux ateliers, deux paysans, et le soutien de leurs proches

« On ne connaissait rien au maraîchage, mais on savait compter et communiquer ».
Pour se lancer, Anne-Flore et Pierre-Luc ont tous les deux arrêté leur métier avec la volonté de devenir plus indépendants et autonomes.

Pour se former au maraîchage, ils ont fait du wwoofing et des stages dans plusieurs fermes pour découvrir le métier et le pratiquer, mais aussi pour voir différents modèles de mécanisation, de commercialisation, et de diversité de production. Ils ont fait le choix de suivre un BPREA maraîchage bio pour avoir la capacité agricole et des aides financières.
Lorsqu’ils ont voulu s’installer, Anne-Flore et Pierre-Luc ont eu la chance de pouvoir récupérer des terres familiales. S’installer à proximité de la famille de Pierre-Luc a permis d’avoir des coups de main lorsque cela était nécessaire. En plus du maraichage, ils ont aussi deux lots de 180 et 70 poules pondeuses chacun. Elles sont nourries avec des céréales bio et locales, un aliment complet qu’ils achètent à la minoterie voisine. Ils sont en passe d’être plus autonomes en aliments grâce à un partenariat avec un paysan voisin qui leur cultive des céréales dès cette année.

L’auto-construction

Pour leur installation, ils ont souhaité limiter les investissements. Ils ont construit leur matériel grâce à l’Atelier paysan en le créant eux-mêmes ou en modifiant des outils achetés d’occasion. Ils ont dû apprendre à souder et à travailler le métal. Ils avaient des exigences à propos de ces outils : ils devaient être à dents, et non pas rotatifs, pour limiter le travail du sol. Ils travaillent donc en planches permanentes, avec des outils ajustés à leurs dimensions.

Pour l’atelier poules, ils ont acheté leur première cabane mobile et ont construit la deuxième. Ils ont donc pu constater que la seconde a couté 3 fois moins cher que la première. Diminuer l’investissement de manière conséquente est donc possible. Ils aimeraient aussi pouvoir partager du matériel avec des voisins afin de continuer dans ce principe.

Création d’une AMAP

Anne-Flore et Pierre-Luc aiment le contact humain. Pour cela, ils font des visites de leur ferme, et toujours dans l’optique d’avoir un lien fort avec leurs consommateurs, ils ont impulsé la création d’une AMAP dans la ville voisine à Saverne.

Il y a pour le moment une trentaine d’abonnés, ils distribuent donc 30 paniers par semaine. L’objectif pour l’année prochaine est d’en vendre 40. A leurs yeux, il est important pour le client de voir les serres et là où poussent les légumes. Pour cela, ils assurent une vente à la ferme une fois par semaine, le samedi matin, où ils vendent leurs produits mais aussi des produits de fermes bio voisines.

Ils font aussi un « amapéro » une fois par mois pour avoir un échange convivial avec les clients. Ils collaborent aussi avec des paysans bio voisins pour écouler leurs excédents de production.

Des choix de pratiques agricoles

« C’est assez audacieux ce qu’on fait, mais on est observateurs ».
Ils observent pour réagir au bon moment, et n’hésitent pas à demander conseil. Ils pratiquent une agriculture de conservation afin de favoriser la vie du sol et de diminuer les interventions. Ils utilisent aussi des décoctions faites-maison pour lutter contre des maladies et des ravageurs.

Pour l’atelier poules pondeuses, le fait d’avoir des cabanes mobiles permet de les déplacer régulièrement et limite le parasitisme. Elles sont uniquement traitées en homéopathie. L’objectif pour la suite est d’être autonomes pour l’alimentation des volailles grâce à une coopération avec un autre paysan qui cultive des céréales sur ses terres qu’il leur vendra ensuite. Ils réfléchissent aussi à un atelier de volailles fermières.

Equilibrer son organisation entre plusieurs activités

Ils souhaitent obtenir un revenu par le maraichage et un autre par les poules. Pour cela, ils comptent augmenter leur production de 20% avant de se stabiliser. Ils ont aussi des arbres fruitiers sur 1 hectare, plantés en 2016, qui pourront servir de complément de salaire. Cette diversité de production est importante à leurs yeux, afin de pouvoir compenser des pertes sur un atelier. Ils ne souhaitent pas dépendre d’une seule production. De plus, la petite taille de leur ferme leur permet d’être maitres de leurs choix, et indépendants de la logique de marché où les prix sont fixés. Pour les aider, ils ont un stagiaire depuis quelques mois. Grossir davantage ne leur fait pas envie, ils aimeraient avoir des voisins paysans, pour coopérer et échanger, plutôt que s’agrandir et devenir patrons de salariés.

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