Une ferme qui marche au Comté : l’intérêt d’une filière qui a du sens

Jean-François et Edith sont installés sur une ferme de 94 hectares, en production laitière pour le Comté et en céréales (environ 50 hectares). Ces dernières années, la part de maïs a diminué car l’arrosage est contraignant et gâche de l’eau, au profit du renforcement de la part des luzernes et d’un mélange triticale et pois. « C’est de produire pour la filière Comté qui nous maintient sur la ferme. La double-activité est un avantage ici, car nos céréales servent en partie pour le troupeau et peuvent constituer un point d’appui si pendant une année c’est compliqué en lait ; et inversement. » C’est aussi la filière Comté, avec sa valorisation économique intéressante du lait et la vie collective en fruitière qui a donné envie à Maxime d’être salarié sur la ferme de ses parents ; même si Jean-François aimerait qu’il le remplace vite pour pouvoir prendre sa retraite.

Une conversion bio pour l’instant mitigée

Maxime a une exigence pour s’installer : passer la ferme en bio. « Sur la conduite du troupeau, on faisait déjà de l’homéopathie et on poussait peu nos vaches, précise Jean-François. Ca ne va pas nous faire beaucoup de changement, juste celui d’arrêter de mettre de l’engrais dans les prés. C’est un choix positif à ce niveau-là, car on risque moins d’attraper des maladies, on acidifie moins le sol et on diminue les rumex. De plus on s’était rendu compte que plus on mettait d’azote, plus on mettait de fongicides ; donc autant faire le chemin inverse. » Cependant, la conversion bio a mis en difficulté l’exploitation sur la partie céréalière : « L’année 2013 a été pourrie donc avec la baisse de rendement liée à la conversion, c’était pire. Cela nous a donné beaucoup plus de travail, on a fait des essais malheureux. Surtout le matériel est plus complexe, on a du réinventer notre manière de travailler, nous remettre en cause. » Surtout que la filière bio n’est pas structurée, ce qui rajoute une difficulté supplémentaire.

Travailler intelligemment dans les terres argileuses

Située dans la plaine céréalière du nord du département, la ferme de Jean-François et Edith repose sur des terres argileuses, qui demandent un soin particulier pour les travailler. De 9 à 11 hectares de luzerne sont cultivés chaque année qu’ils ont fait le choix de ne pas cultiver pure car dit il « cela impose de désherber, traiter contre les insectes et en plus, sur nos terres, ce n’est pas du tout pratique à faucher, tu ramasses de la terre. Pour les céréales, on sème avec du pois, on a quand même gagné 15 quintaux par hectare, seulement personne ne veut y prendre car il faut trier et stocker. Aujourd’hui, si t’es en dehors de la filière classique, les gens se moquent et il faut te débrouiller seul, ce qui représente des investissements trop importants. Ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est d’aller plus loin, pourquoi pas vers des semis directs avec couvert végétal, une association seigle-soja par exemple. »

Analyser puis agir pour faire baisser le nombre de cellules

Sur la gestion du troupeau, Jean-François, Edith et Maxime étaient confrontés ces dernières années à des taux de cellules trop importants et à des problèmes de pattes. « Nous avons commencé par rincer nos machines à traire après chaque vache qui présentait un taux trop important. Ensuite nous avons mené une analyse avec un vétérinaire du GIE Zone Verte. Le manque de soleil de l’année était clairement responsable du déséquilibre dont souffraient nos vaches. Nous avons changé deux choses : d’abord, nous avons donné plus de minéraux et d’oligo-éléments aux vaches ; ensuite nous avons arrêté de repousser le foin après la traite, car les vaches doivent ruminer, pas remanger. Ces deux choses ont amélioré leur transit et le taux de cellules a pu baisser. »

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