Maraîchage et travail du sol en traction animale

Marie s’est installée en 2007 en maraîchage et plantes aromatiques dans une commune à 600 m d’altitude. Elle produit des légumes essentiellement et des plantes aromatiques médicinales avec une SAU de 4 ha et 900 m² de tunnel. Elle s’est installée en hors cadre familial et a créé son exploitation « à partir de rien » en retournant une prairie. La spécificité de Marie est qu’elle travaille son sol en traction animale. Peu utilisée dans le Jura, la force des chevaux n’allait pas forcément de soi à son installation : « Le but n’était pas de se mettre des bâtons dans les roues même si j’avais des envies ; mais lors du premier labour avec un tracteur, on a mal fait le travail, on a mal pris en compte les conditions climatiques et sept ans après on en ressent encore les effets. » Marie a donc réadapté son travail de la terre car « en maraîchage ton sol doit être à 200%. Le travail du cheval permet un travail superficiel et répété, ça stimule la vie microbienne, ce qui permet à la terre de se réchauffer plus vite au sortir de l’hiver. Le cheval provoque aussi moins de tassements que le tracteur. » Parallèlement à ça, Marie travaille en agriculture biologique et privilégie les engrais verts pour ne pas laisser le sol nu en hiver. Elle plante donc du seigle après ses dernières récoltes, une plante qui nettoie bien et laisse peu d’adventices au printemps. « Et aujourd’hui j’ai de moins en moins de rumex, ce qui montre que le sol s’aère bien ! »

Faire évoluer ses débouchés : du marché au jardin à l’AMAP

A son installation, Marie faisait un marché hebdomadaire et vendait sa production également chez elle, à l’occasion d’un marché au jardin. Cela a permis de fidéliser des habitants, et en s’appuyant sur le bouche-à-oreille, une AMAP a pu se monter et Marie propose aujourd’hui 30 paniers par semaine. « Je ne veux pas forcément me développer ; dans mon projet d’installation je souhaitais même transformer des légumes ; finalement je n’en ai pas eu le temps, ni les moyens matériels et cela m’aurait aussi obligé à faire plus de marchés pour commercialiser mes produits. Alors que ce qui me plait, c’est d’être dans mon jardin, je n’avais pas envie de passer trop de temps sur les marchés. »

Simplifier sa production pour gagner du temps de travail

Avec un chiffre d’affaires basé au deux tiers sur le maraîchage, Marie souhaite faire évoluer l’équilibre de sa ferme en donnant plus de place aux plantes aromatiques ; si les débouchés semblent plus restreints et la vente directe compliquée à mettre en place, elle a choisi de développer sa production de tisanes : « Avec l’altitude et les conditions climatiques, il faut que je tire tout le potentiel de mon terrain. J’ai donc décidé d’arrêter mon marché hebdomadaire et de plus miser sur les plantes. Je vends à la Biocoop des mélanges de tisanes bio vendus en vrac et des plantes en demi-gros. Cela va m’amener à plus travailler avec des plantes vivaces, ce qui implique du travail en moins mais en conservant une rémunération décente. »

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