Accueillir sur la ferme

Depuis 2 ans, Paul accueille des personnes en woofing : il leur offre le gite et le couvert contre du travail sur la ferme en temps partiel. Ainsi, il échange du partage de savoir-faire et de la découverte de la ferme contre de la main d’œuvre.

L’idée lui est venue de brasseurs du village qui avaient mis en place du woofing. Il a trouvé le concept intéressant. Cela lui plait d’accueillir des gens, de partager leur vie. Il rencontre tous types de personnes : aussi bien des personnes « citadines » – qui ont un travail de bureau et veulent voir autre chose – que des porteurs de projets en attente d’installation. Ce système est bénéfique pour lui : « ce n’est pas négligeable en termes de main d’œuvre ». En revanche, il a dû apprendre à gérer une équipe, car il accueille jusqu’à 3 woofer par semaine dans les fortes périodes, ce qui fait du monde.

 

Sa mère avait mis en place de l’accueil de groupe scolaire sur la ferme. Cette activité c’est un peu ralenti pendant le Covid. Paul hésite à la relancer car cela ne le motive pas trop. S’il continue, il s’orientera plus sur un public de collège, avec qui il échange mieux.

Paul aimerait également à terme développer de l’agrotourisme sur la ferme. C’est-à-dire accueillir des adultes avec des séjours en immersion. Il leur proposerait de découvrir des savoir-faire à la ferme et de mettre la main à la pâte. Cet accueil serait moins une aide que le woofing mais serait rémunéré.

Agroforesterie

En 2019, Paul a planté 2 500 arbres sur les 6 hectares de parcelles attenantes à sa ferme. Il avait ce projet en tête depuis quelques années et a sauté sur l’occasion de monter un projet soutenu à 80% par le Parc naturel régional de Lorraine. Une formation organisée par le Parc en 2018 avec l’association française d’Agroforesterie lui a permis de dégrossir le sujet et de commencer à réfléchir à un projet. Il a ensuite fait appel à l’entreprise SylvaTerra dans la création du projet et du chantier. Cet accompagnement est nécessaire, car il permet notamment d’aider dans le choix des essences qui correspondent au projet.

« La parcelle manquait cruellement d’arbres, il me tenait à cœur d’en réimplanter un maximum »

La plantation répond à de nombreux buts. Les arbres  vont avoir un effet brise-vent bienvenu car la ferme est dans une cuvette sujette à beaucoup de vent. De plus, certains sont implantés dans la partie de maraîchage donc vont être des couloirs de biodiversité à côté des cultures. Enfin, dans les parcelles des chèvres, ils vont ramener de l’ombre, ce qui permettra aux chèvres -qui n’aiment pas trop le soleil – de retourner à l’exploration et de valoriser l’herbe en été.

Paul envisage de conduire les arbres en trogne pour avoir du fourrage supplémentaire pour ses chèvres. Si tout va bien, il essaiera de valoriser le petit bois et les rameaux dans la litière des chèvres.

Augmenter le troupeau pour atteindre la demande

En reprenant le troupeau de sa mère, Paul s’est séparé des chèvres qui n’étaient pas assez productives et des éléments qu’il ne voulait pas garder. L’effectif du troupeau est passé à 25 chèvres, contre 45 habituellement. Il a donc été en sous-effectifs pendant 2 ans, et par conséquent en sous-production. Aujourd’hui il cherche à inverser cette tendance pour augmenter sa production.  Pour ce faire, il a élevé plus de chevrettes et va récupérer des chèvres chez d’autres producteurs.

Il tient également à changer la race du troupeau. Le troupeau qu’il a récupéré est essentiellement de race Lorraine. C’est une erreur pour Paul, car la race n’est pas laitière. Il veut repartir sur un troupeau Alpin pour avoir une bonne base laitière et donc s’en sortir financièrement. Cependant il ne cherche pas à avoir un troupeau mono-race et aimerait croiser les différentes races : Alpine, Lorraine, Massif Central …

« Je n’ai pas assez d’offre par rapport à la demande »

L’augmentation du troupeau et le passage à une race plus productive va lui permettre de répondre à la demande. Ces dernières années, le gros de sa production partait dans les AMAP pour lesquelles il a un devoir de production. Il ne lui restait donc plus assez pour alimenter son magasin à la ferme. Cette période a été très frustrante pour lui en termes de gestion des stocks. Il pense avoir perdu de la clientèle. En effet, les gens ne trouvant pas ce qu’ils attendaient dans le magasin, ils ne reviendront plus.

Une augmentation de production lui permettra aussi de se démarquer au niveau des produits. Aujourd’hui il fait des crottins et des yaourts. En ayant plus de lait, il pourrait essayer de faire de la tomme, du camembert et du bleu.

Paul aimerait également développer un atelier avec des moutons, car il n’y en a plus dans la région. Encore un autre projet pour ce paysan plein d’envies.

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