Conserver l’existant et le valoriser

Alors qu’il était enseignant en mécanique agricole en Lycée professionnel, Freddy s’est installé en 2010 sur l’exploitation de sa mère pour éviter qu’elle ne parte à l’agrandissement. Passant double-actif pour conjuguer son métier d’origine et sa vie de paysan, Freddy a avant tout voulu sauver la ferme familiale créée en 1852. Et c’est cette philosophie qui va ensuite guider ses choix de manière générale : conserver et restaurer l’existant, pour le protéger et lui redonner vie.
Reprenant une ferme conventionnelle, maïs/blé/ovins viande, Freddy a de suite fait le choix de la convertir en bio pour protéger la terre et les ressources, et de diversifier les productions pour un système autonome et équilibré: agneaux viande, maraichage (pommes de terre, ail, échalotes), jus de pomme, et alimentation pour ses moutons (orge, betterave fourragère, foin regain, luzerne). Le tout en vente directe. Et en traction animale.

La traction animale : un choix raisonné et un travail de dressage pointu

La pratique de la course de chevaux de trait ardennais a conduit Freddy à s’accompagner de ces animaux pour développer la traction animale sur sa ferme. Un savoir-faire développé au fil des années et en expérimentation continue, qui mérite d’être partagé.
Les chevaux, qu’il choisit dociles et calmes, ont été dressés patiemment pour être capables, au bout de 4-5 ans, de tirer des outils et faire des petits pas précis et rangés afin d’effectuer des travaux tels que le binage, le buttage, l’andainage ou le passage de la herse étrille. Les tracteurs sont toujours utilisés pour les foins ou pour le labour, mais le cheval a cet avantage d’être moins polluant, moins bruyant, de produire du fumier, et de pouvoir passer dans les parcelles plus tôt dans la saison.

Autoconstruction : une passion et une philosophie

La traction animale étant peu répandue, les équipements adaptés n’existent plus, ou sont oubliés dans des granges. Il a donc bien fallu que Freddy déniche, restaure ou construise lui-même, avec l’aide de l’Atelier Paysan, les outils adaptés pour atteler ses chevaux : avant-train, porte-outil Bucher, adaptation de la herse étrille et autre bineuse … une « contrainte » qui est avant tout une passion pour ce professeur de mécanique agricole.
Un choix aussi guidé par un attachement à adapter l’existant plutôt que de le détruire pour construire neuf. Ainsi, Freddy a aussi mis à profit et réadapté un pont roulant existant dans le bâtiment d’origine, pour sortir mécaniquement les balles de foin qui y sont entreposées.

La vente directe comme vecteur de sensibilisation des consommateurs et des politiques

Les chevaux de trait sont un bon vecteur de sensibilisation lors d’animations locales, tout comme la vente directe que Freddy a souhaité adopter pour offrir une alimentation de qualité à la population locale et pouvoir échanger avec ses clients sur les modes de production et de consommation. Ainsi toutes les personnes qui lui achètent de la viande d’agneau en caissettes passent d’abord par une visite guidée de la ferme. Pour Freddy, c’est un gage de transparence, et sa clientèle, fidèle et croissante, ne s’y trompe pas.
Cette volonté de faire changer les mentalités se traduit aussi par un engagement récent au sein de la Confédération Paysanne, pour sensibiliser les politiques et montrer qu’une autre agriculture peut exister.

La recherche continue d’un équilibre avec la nature

En faisant cohabiter sur sa ferme les moutons pour la viande et la pâture, les chevaux pour la traction et le fumier, les veaux pour le fumier et la propreté des pâtures, les chiens pour la conduite du troupeau, les chats pour la régulation des rongeurs, les abeilles pour la pollinisation, les vers de terre pour la structuration des sols… combinés à la production de végétaux diversifiés pour une alimentation animale autonome et riche… l’entretien et la plantation de vergers et de haies pour la conservation du paysage … le projet de réintroduire des céréales anciennes… Freddy cherche avant tout à reconstituer un système cohérent, en équilibre avec la nature et dans le respect de l’environnement qu’on lui a transmis.
Pour aller plus loin que le bio et être toujours plus en phase avec ses valeurs, il met ainsi en application les precepts de la biodynamie, et vise une conversion Demeter dans un futur proche.

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