Jean Marc s’est installé en 2004 en qualité de cotisant de solidarité dans l’objectif de tester une activité de location d’ânes et de se donner le temps pour trouver un lieu adapté.  Il a débuté avec 4 ânes, activité menée en parallèle à son activité d’eau vive. Les ânes étaient en location à côté de la base de départ de l’activité d’eau vive.

Jean Marc a participé à la formation de l’idée au projet proposée chaque année par l’Adear 11. Cette formation lui a donné les clefs de compréhension pour rentrer dans le milieu agricole et ainsi s’installer plus sereinement.

En 2008, Jean Marc devient agriculteur à titre principal, après achat d’un lieu adapté au développement de cette activité : chemin, histoire, plan d’eau, peu de dénivelé et surtout une envie de s’y installer.

Sa compagne, rencontrée peu de temps avant, avait déjà été agricultrice, mais ne s’était pas épanouie dans son activité d’élevage. Ils ont décidé ensemble que l’installation ne se ferait pas en couple, même si les expériences de sa compagne en matière d’accueil du public a été dès le départ un atout. Lors de l’installation, elle était donc salariée ailleurs. Mais, ce revenu salarié extérieur a permis de construire plus sereinement ce projet.

La gestion du troupeau : destination la randonnée en toute sérénité !

L’installation s’est faite autour de 4 ânes, avec un entier, ce qui a permis de développer le nombre d’ânes. Certains ânes ont été achetés à l’extérieur, Ces derniers étaient des ânes déjà au travail, pouvant être introduits directement.

Certains ânes sont vendus, toujours après la saison. La vente n’est possible que s’il y a un projet de travail avec l’âne.

La location d’ânes fonctionne parce que les ânes travaillent toute l’année. C’est une condition indispensable pour garder des ânes en bon état et en capacité à endurer la saison : muscle, endurance, docilité, sociabilité… :

– travail des ânes dans les champs : labourage, herse, andainage, attelage, récolte…

– débardage à l’âne. L’arbre est abattu, les ânes mangent les feuilles, et les bouts des branches, le bois est ensuite débité sur place en 30 cm pour être chargé dans les paniers placés sur les ânes, déchargés dans une camionnette et directement livré. La voiture contient 1m², ce qui correspond à 6 chargements d’ânes.

– récolte de la sève de bouleau en ânes. Pratique car permet de s’approcher au plus près des arbres. Et donc de transporter un minimum le matériel de récolte et les lourds bidons de sèves.

– transport de cailloux : pour boucher des trous, monter des murs…

– matériel de clôture transporté avec les ânes, qui l’amène toujours au plus près de là où il est utilisé, même dans des endroits difficiles d’accès.

Ainsi, ils apprennent à suivre, à rester à côté, à porter….

Les gens veulent partir sur des séjours longs ou à la journée, possibilité de bivouac. Il faut ressentir les personnes au téléphone afin de savoir si la prestation est adaptée, à leur niveau physique, et leur « connaissance », (habitude de bivouac par exemple…).

Actuellement, il y a 10 ânes castrés au travail. Les femelles ne travaillent pas, il est plus difficile de faire de la location de femelles : plus imprévisibles au moment des chaleurs et il existe de nombreux ânes entiers dans des parcs parfois mal clôturés pouvant se montrer très agressifs. L’aléa est donc trop important pour proposer des femelles à la location.

Les ânes ont des spécificités : certains ne travaillent qu’à la journée, d’autres sur les longs séjours, certains peuvent porter des enfants, d’autres non, des ânes calmes pour les villes…

Il y a un parc d’hiver, un parc d’intersaison et un parc d’été pour le travail.

L’âne a besoin de protéines végétales pour faire pousser les sabots et donc, le foin est donné en été, et uniquement de la paille en hiver. Pâturant sous les chênes verts, et avec l’apport en gland, il est important de ne pas les surcharger. Les ânes sont complémentés uniquement lorsqu’ils travaillent sur plusieurs jours d’affilés.

Le troupeau est donc composé de 10 ânes au travail, 3 femelles qui peuvent se reproduisent, 2 ados en cours d’éducation, 3 femelles qui grandissent tranquillement. Il est important d’avoir des grands parcs, notamment par garder ensemble mâles castrés et femelles, les mâles même castrés peuvent rester entreprenant avec les femelles. Les femelles doivent pouvoir se mettre à l’abri pour ne pas être harcelées par les mâles même castrés.

De la Randonnée avant tout !

Les chemins étaient existants, mais  il y a eu un gros travail de création de parcours. Le parcours le plus long est de 6 jours. La stabilité des parcours est une vraie difficulté : les hébergeurs disponibles et stables, qui accueillent bien les gens mais aussi les ânes, des chemins qui restent ouverts. Parfois, les propriétaires ferment les chemins…

L’activité varie entre 150 et 200 journées. Mais la saison se raccourcit. Les efforts de communication ont aussi été moindres ses dernières années…

La Communication : des flyers, des affiches, via les Offices de Tourisme. Mais aussi, il faut montrer ses ânes, par exemple avec la descente le dimanche matin au marché avec un âne en calèche, ce qui permettait de faire le plein de réservation pour la semaine suivante, avec une prise de rendez-vous sur place.

Le matériel a été principalement acheté en neuf, travail avec des bardas et de paniers marocains, achetés au Maroc. Ce choix a été préféré aux sacoches. La consommation du matériel est importante. Le panier (à aller chercher) : 20 euros.

Cette activité est avant tout une activité de pleine nature et c’est leur expérience passée de prestataire de service en tourisme qui a permis le maintien de cette activité. L’élevage a été un plus, mais ce ne sont pas les qualités d’éleveurs qui ont permis la réussite de cette expérience.

Les ânes sont menés par Jean Marc et Béa sur tous les itinéraires proposés, puis prêtés à des copains expérimentés pour tester à leur tour les ânes. Si tout va bien, les ânes sont alors proposés à la location. Parfois, un âne part en double avec un âne loué pour faire les premiers séjours (un âne loué, un âne prêté !)

Les séjours contiennent aussi un temps de suivi client pendant le séjour. Le travail se poursuit jusqu’au retour des clients.

Un produit ne peut être vendu que s’il existe ! Si la personne revient après deux jours sur un séjour de cinq parce que le produit était mal calibré : c’est du temps et de l’argent perdu. Et éventuellement, de futurs clients qui ne viendront pas !

Projet soutenu par l’Union Européenne, la Région Occitanie et l’Etat.
Intitulé du projet : « Création d’un pôle ressources sur l’agriculture paysanne en Vallée de l’Aude ».

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