Une ferme aux ateliers de production et de transformation et aux circuits de commercialisation diversifiés

Sur la ferme de l’Oasis Ardennaise, les productions sont nombreuses. On y cultive différentes céréales (blé, épeautre, petit épeautre, seigle, avoine, orge), mais aussi des légumineuses, telle que des lentilles, du pois et de la luzerne ainsi que d’autres plantes plus atypiques comme le chanvre ou la cameline. Le ferme dispose également de plusieurs ateliers de transformation et notamment un atelier de meunerie et de boulangerie qui permet de faire de la farine et du pain à partir des céréales cultivées.  Stéphane produit également de l’huile sur la ferme et grâce à un ancien nettoyeur-séparateur remis à neuf, il peut trier ses céréales et réaliser ses semences paysannes.

En transformant directement une bonne partie de ses productions, Stéphane fixe la valeur ajoutée réalisée sur la ferme, ce qui lui permet d’être plus autonome et de favoriser l’emploi paysan. Sur une surface d’environ 260 hectares, plus de 5 personnes travaillent sur la ferme de l’Oasis Ardennaise.

Pour vendre ses productions, Stéphane a recours à des circuits de commercialisations diversifiés.

Une partie de ses cultures sont commercialisées auprès d’une coopérative bio, d’un élevage de volaille de la région, et d’un fabricant d’aliments transformés. Les produits finis réalisés sur la ferme telle que la farine, le pain, l’huile, les lentilles sont vendus en vente directe à la ferme, sur les marchés locaux et en magasin Biocoop à Charleville, au nord des Ardennes.

Travailler en cohésion avec la biodiversité et aux rythmes de la nature

Si la ferme de l’Oasis Ardennaise porte ce nom, c’est qu’elle représente un îlot de biodiversité et de vie dans une région aux paysages agricoles assez uniformes.

Depuis qu’il s’est installé sur la ferme familiale, Stéphane a souhaité favoriser la biodiversité. Dans un premier temps, il a cherché à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires sur l’exploitation. Il a notamment participé à la création d’un GDA (Groupement d’Agriculteurs) pour étudier les effets de la diminution des pesticides et engrais sur les systèmes culturaux. Depuis 2018, il travaille en agriculture biologique sur l’ensemble de la ferme.

Stéphane a également recours à des pratiques biodynamiques. Pour lui, la biodynamie représente une manière de travailler avec la nature et de remettre de la vie dans ses champs. Un des objectifs principaux de la biodynamie est d’augmenter la vie microbienne du sol, et se faisant, d’augmenter le taux de matière organique et donc la fertilité des terres. Ce qui permettra finalement d’améliorer la qualité gustative et la qualité de conservation des productions sur la ferme.

Comme le souligne Stéphane : « la biodynamie permet de produire un aliment plus sain pour le corps et ainsi de bien nourrir l’âme »

Cela fait déjà quelques années qu’il expérimente cette pratique et il est certifié Demeter depuis 2022. En pratique, Stéphane réalise des composts biodynamiques qu’il épand sur ses cultures. Il utilise des préparations à partir de bouse de corne, c’est-à-dire de bouse de vache déposée dans une corne, enterrée et laissée décomposée pendant un certain temps. La bouse de vache représente en effet un engrais de qualité supérieur, puisque très riche en nutriments et en vitalité. Après avoir été « dynamisés », les préparations réalisés à partir de bouse sont appliqués en début de végétation. En fin de cycle végétatif, des préparations à base de silice sont pulvérisés sur les cultures pour renforcer la plante et améliorer ses qualités.

Expérimenter de nouvelles pratiques pour favoriser l’auto-fertilité

Un principe qui tient à cœur à Stéphane dans la conduite de son système est l’auto-fertilité. Pour pouvoir travailler la terre et produire de manière durable, il est primordial de nourrir le sol et de pouvoir restituer ce qui lui a été prélevé. Ceci est particulièrement vrai en Champagne Crayeuse ; le sol y est en effet peu profond et majoritairement constitué de roche calcaire qui ne permet pas de retenir les nutriments.

Pour assurer un retour de matière organique au sol, il a recours à des engrais verts qui peuvent être constitués de 14 espèces différentes de végétaux qui varient selon les rotations. Le couvert est en général composé à 50% de légumineuses (trèfle, vesce, féverolle, poids …), et d’autres végétaux comme le radis Structurator, le lin, le sarrasin, la phacélie etc. Ces couverts végétaux permettent de récupérer les nutriments (nitrate et acide phosphorique) présents dans le sol, et de les rendre disponibles pour les cultures suivantes.

Une autre pratique que Stéphane expérimente est l’Agroforesterie. Les arbres plantés dans les parcelles cultivées rendent plusieurs services écosystémiques. Ils retiennent les nutriments, produisent de la biomasse qui est restituée au sol, retiennent le sol et limite l’érosion dû au vent et au ruissellement de l’eau. Ils représentent également un réservoir pour la biodiversité et permettent la formation de microclimats humides.

Pour favoriser la diffusion de ses savoirs, acquis au fil des années, et mettre en commun les expériences des paysans, Stéphane accueille régulièrement des formations sur l’agroforesterie et la biodynamie sur sa ferme.

 

Publié le 10/03/2023

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