Un troupeau de chèvres traites une fois par jour

Patrick s’est installé avec sa femme dans les années 70 en production laitière, avec des vaches et des chèvres. Aujourd’hui, ils traient 20 vaches et 60 chèvres, une grosse partie étant vendue en fromages lactiques en vente directe, le reste allant à la coopérative à Comté du coin et chez un paysan ayant besoin de lait. Leur production est labellisée Agriculture Biologique, Patrick s’étant investi dans la filière pendant de longues années : « Il fallait structurer la filière et obtenir une reconnaissance de notre différence et de notre apport à l’évolution de l’agriculture. » Ils ont choisi de traire leurs chèvres une seule fois par jour : « Ca diminue la quantité de travail et ça ne gêne pas le fonctionnement animal ; même sur litière sèche les chèvres s’habituent bien grâce à un bon microbisme ambiant et leur résistance. Bien sûr je perds environ 30% de lait en quantité, mais je développe un bon autocontrôle du lait (taux de cellules, etc.), et aussi parce que je ne suis plus adhérent au contrôle laitier. Je fais attention à ma machine à traire, car ça joue sur le pis et ça peut agresser le sphincter, ce qui favorise le dessèchement de la peau et le développement des bactéries. »

Déparasiter avec des rotations de troupeaux différents et en utilisant les plantes

Les chèvres font partie des animaux les plus sensibles aux parasites, celles de Patrick ayant eu par exemple récemment le virus de Schmallenberg, qui fait baisser le lait et provoque avortements et malformations. Néanmoins il s’est construit des pratiques pour lutter, et ce, grâce à la diversité animale de son exploitation : « Je fais des petits parcs et je tourne rapidement. D’abord ce sont les chèvres qui passent, ensuite les vaches puis les quelques chevaux que j’ai. Et je ne reviens pas avant 5 semaines. Les chèvres laissent 70% de l’herbe donc ça ne nuit pas au pâturage des vaches. L’avantage de ce fonctionnement est que les parasites sont pris au piège : ils sont adaptés à chaque espèce animale ; en changeant de troupeau ils ne peuvent pas sévir sur le troupeau suivant. De plus, cette année je vais tenter de semer de la chicorée dans mes prairies : riches en tanins, cela évite certains parasites. Enfin, pour les chèvres, je fais toujours une dizaine de traitements par an, via des granulés à base de plantes que j’achète pour des questions de temps et de maîtrise. »

Favoriser la vie du sol pour en faire bénéficier les pâturages

Patrick est un passionné de graminées, il se documente beaucoup via des livres et internet. « Je n’aime pas faucher l’herbe que je ne connais pas. Et j’aime savoir pourquoi telle plante est ici et pas une autre. Les paysans, nous sommes à la charnière entre production et conservation. » Installé sur des terres en limon pauvre, Patrick épand tous les ans du carbonate de chaux afin de nourrir son sol ; plus jeune, il épandait des boues de betterave, dans le même but d’apporter du phosphate et du calcium. « Le calcium a un rôle important et permet des échanges dans le sol. Les micro-organismes se développent donc ça aère mieux la terre, ce qui la rend plus facile à travailler. Une bonne vie du sol permet aux plantes de mieux se développer et d’avoir une richesse. C’est pour ça que je dois faire attention en automne : j’attends que le sol soit bien ressuyé avant d’y envoyer des vaches, car sinon elles piétinent et contribuent à former des creux, à tasser superficiellement la terre, ce qui favorise certaines espèces au détriment d’autres. »

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