Savoir gérer l'eau dans un alpage

A titre principal, Norbert est restaurateur. Il sert des repas paysans midi et soir dans le chalet d’alpage dans lequel il est aussi berger depuis près de 30 ans. Devenu propriétaire du chalet en 2009, il est aussi maintenant paysan à titre secondaire depuis 2011. Il prend une cinquantaine de génisses en pension de mai à octobre et possède 3 ânes.
Les réserves d’eau limitées de l’alpage (une citerne pour récupérer les eaux de la toiture et deux citernes annexes, chacune de 60 m3) l’ont obligé à une gestion rigoureuse des ressources. Lorsqu’il sait qu’il va pleuvoir, il n’oublie pas d’utiliser en priorité l’eau de la citerne qui récupère l’eau du toit pour ne pas puiser dans les deux citernes annexes. Il déplace aussi le troupeau en fonction de la météo : « si il fait très chaud, je mène les animaux dans les pré-bois pour qu’ils consomment moins d’eau. C’est très utile de garder des pré-bois dans un alpage, et de conserver des plantes comme la gentiane qui permettent de maintenir l’humidité au sol. Une fois, nous avons été piégés par un manque d’eau. En faire venir par transporteur à l’alpage nous a coûté 500 € ! ».

La gestion de la santé animale passe avant la gestion de l'herbe

Norbert observe l’état de santé de son troupeau ce qui lui permet de décider où les emmener patûrer. « La priorité c’est la gestion de la santé animale, pas la gestion de l’herbe. J’observe le troupeau dans son ensemble et les bouses et si je vois qu’un animal ne va pas bien, c’est qu’il y a un problème dans l’alimentation du troupeau. L’alpage est composé de différents parcs : des parcs secs, des zones plus riches et des pré-bois. Dans le cas où une ou plusieurs génisses montrent des signes de diarrhée, je déplace les animaux vers les prés secs. Lorsqu’il fait chaud où lorsque je pense que les génisses ont besoin de consommer plus de ligneux, je les déplace vers les pré-bois. Sinon elles peuvent être dans les parcs d’alimentation plus riche. » Avec cette gestion, Norbert utilise très peu de médicaments,ce qui représente aussi des économies financières non négligeables. Il a aussi constaté que réduire l’utilisation d’engrais améliorait l’état de santé des bêtes : « Avant les agriculteurs mettaient 2 000 € d’engrais sur l’alpage. Aujourd’hui, sans engrais, il y a moins d’herbe mais elle est de meilleure qualité. On peut mettre autant de bêtes avec moins de problèmes de diarrhée ».

Rediversifier le métier de berger pour « exploiter » toutes les ressources permises par l'alpage

Norbert a été pendant 8 ans président de l’association des bergers du Jura franco-suisse, une association qui milite pour le maintien des alpages pour que la montagne reste dans le giron agricole. Sur son alpagne, économiquement, c’est aujourd’hui l’activité de restauration qui permet de maintenir l’activité agricole. Mais il compte bien faire changer la donne : « Je souhaite renforcer l’agriculture sur l’alpage pour qu’il n’y ait pas que le restaurant et une vitrine agricole pour les touristes. On doit être capable de ramener de la richesse au niveau agricole et il y en a, à nous de l’exploiter ! ».
Considérant que l’alpage est trop souvent associé au pâturage des génisses et qu’il y a plein d’autres activités à développer, il a commencé à refaire du jardin et à cultiver des céréales. Sans mettre d’azote, il est plutôt satisfait des 30 à 40 quintaux par hectare de son mélange orge / avoine. L’alpage offre aussi une ressource intéressante de bois, accessible sans investir dans de grosses machines.

Une bonne connaissance des différentes essences forestières

Norbert connaît bien les différentes essences forestières et saura vous informer sur leur mode de développement, leurs utilisations potentielles et celles qu’il est important de conserver.

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