Ferme de polycultures élevage bovin en agriculture biologique

Philippe cultive principalement des grandes cultures ; « j’aime beaucoup faire pousser des plantes. » Il élève aussi quelques vaches et produit des pommes-de-terre. Pour lui, ingénieur agronome avec une formation en gestion et une expérience de salarié dans le conseil agricole, c’est important que l’exploitation agricole – qui est une entreprise – soit rentable. C’est la garanti d’être attractif et de faire reconnaître ses idées par les autres. C’est d’autant plus vrai en agriculture biologique. Mais attention, s’il précise qu’il est, « parti d’une ferme qui tournait bien », il n’est pas « un entrepreneur à tout crin». Il raisonne en terme de « j’aime / j’aime pas » : une façon de faire le tri et de ne pas se noyer dans tout le travail possible. Trois axes guident les choix de Philippe: rentabilité, plaisir et valeurs (dans le travail et dans la vie).

Raisonnement spécifique à l'agriculture biologique :

Philippe cultive en agriculture biologique depuis 1997 et essaie de développer le maximum d’autonomie sur l’exploitation : « c’est le système le plus rentable ». C’est aussi la garantie pour la ferme de faire du « développement local ». L’agriculture biologique se raisonne au niveau de l’exploitation dans sa globalité et non à la parcelle et met au centre la notion « d’équilibre des sols » l’ « équilibre» des sols est également au centre de ce raisonnement. Toutes ces raisons font que c’est une agriculture qui s’affranchit un peu du marché. Mais il reste des mystères : « tous les ans, j’ai des champs très propres et très sales. Pourquoi ? » L’agriculture biologiquesait rendre toute sa complexité au vivant. Dans ce contexte, ce sont les échanges avec les autres exploitants qui sont une source privilégié de conseil et de réflexion dans le choix des rotations et des itinéraires techniques par exemple. Au moment de son installation, il a fait le tour des fermes bio de la région : « la meilleure des formations ».

Implication dans coopérative biologique

Philippe s’est engagé dans la création d’une coopérative biologique pour assurer les débouchés des producteurs lorrains. Il en a assumé la présidence pendant près de 10 ans. Une expérience très riche humainement, « ça s’est fait avec une bonne équipe, tout le monde y avait de l’intérêt ». Car gérer l’humain, c’est l’essentiel du boulot: « je n’ai fait qu’animer l’équipe. » La rencontre avec nombre de producteurs biologiques de la région a permis aussi des discussions techniques, souvent informelles, mais ô combien essentielles dans les propres choix de Philippe.

Accueillir un associé sur sa ferme

En 2010, Philippe a accueilli une nouvelle associée sur sa ferme. Il reconnaît qu’elle a dû faire des efforts d’adaptation, car malgré l’apport de surfaces supplémentaires, « elle est arrivée dans une ferme où tout était déjà fixé ». il s’applique alors à lui faire de la place pour qu’elle puisse développer ses propres projets, mais le bénéfice en sera pour les deux personnes. La ré-organisation du travail permet plus de souplesse dans la réalisation des tâches et donc un gain en terme de qualité de vie. Philippe est confiant dans la réussite de cette association, car les profils de vie et les qualités humaines sont semblables ou compatibles. Ces dimensions sont importantes, car contrairement aux collectifs éphémères des projet, on découvre toutes les facettes de la personne quand on partage un quotidien sur une ferme. Malgré tout, et en bon gestionnaire, avant de s’associer « on a pensé à l’éventualité de la séparation ».

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