Faire du maraîchage à taille humaine

Baptiste travaillait auparavant comme animateur socio-culturel auprès de jeunes en décrochage scolaire. En partant en wwoofing au Québec pendant 2 ans, il s’est forgé un socle de connaissances techniques agricoles et a eu envie de laisser de côté – pour un temps – l’animation pour faire du maraîchage son métier. Après un BPREA en maraîchage bio, il a cherché à s’installer hors cadre familial dans le Sud de la Haute-Marne en diffusant une annonce auprès des mairies. Il a finalement trouvé une maison avec un terrain d’un hectare où il a pu commencer le maraîchage en 2013.

Baptiste a eu la volonté de créer une petite structure en maraîchage bio diversifié. Il cultive des légumes de saison en utilisant en partie des variétés anciennes rustiques, et suit le calendrier de biodynamie. Un apport de fumier composté est réalisé une fois par an. Baptiste est peu mécanisé : il dispose d’un petit tracteur, d’un cultirateau, d’un canadien… et fait beaucoup de taches à la main. Après différents essais, il a choisi de bâcher systématiquement ses cultures. Celui lui permet de moins désherber, et d’avoir une vie du sol dynamique après le bâchage.

Baptiste travaille seul sur son activité, et accueille 4 à 5 stagiaires par an dont des stagiaires de BPREA en maraîchage bio. « Le maraîchage demande énormément de main d’œuvre manuelle, il faut gérer la pluralité des produits et avoir une expertise technique pour chaque culture. J’ai progressivement simplifié mes productions pour avoir un rythme de travail plus sain ».

Un partenariat atypique avec une association

Dans le village où vit Baptiste, une association « la Maison de Courcelles » accueille et anime des séjours de vacances, des classes découvertes et des évènements pour petits et grands. Progressivement, Baptiste a noué des liens avec l’association et depuis 2019, il a été embauché à mi-temps comme coordinateur pédagogique. Il accueille des groupes d’enfants sur ses jardins maraîchers et fait des ateliers d’animations. Il a finalement relié ses deux passions : animation et maraîchage.

« Cette situation est très rassurante économiquement. Sans la Maison de Courcelles, je ne tirerais pas un revenu du maraîchage », dit Baptiste. De plus, son travail est annualisé. De mai à octobre il se consacre entièrement au maraîchage, et le reste du temps il s’occupe de la partie animation.

La Maison de Courcelles est un acteur de la dynamique locale et l’un des partenaires privilégiés pour plusieurs producteurs voisins. Les jardins de Baptiste fournissent une partie des repas pour les groupes y séjournant et sont aussi des espaces de jeux et d’apprentissages pour les enfants en visite. L’association a aussi permis à un boulanger de monter un atelier dans une partie des locaux et fournit son pain à l’association. Une apicultrice a lancé un rucher pédagogique pour les enfants (voir fiche de Cécile, Haute-Marne). Le lieu permet de fédérer des producteurs engagés autour des mêmes valeurs.

S’adapter au territoire

Baptiste conseille de visiter des fermes et de se faire de l’expérience de terrain avant de s’installer, tout en rappelant « qu’à chaque personne correspond un projet différent ». Pour Baptiste, en maraîchage le défi est d’adapter ses productions au territoire, au sol, et à la clientèle. « C’est important de bien connaître ses sols, et de réfléchir à son plan de commercialisation, car c’est de là que découle le plan de cultures ».

Avec le terrain dont il dispose et ses aspirations, Baptiste compte garder son atelier de maraîchage à l’équilibre où il est maintenant. Il souhaite surtout développer les partenariats et le réseau au niveau local avec les paysans (boulanger, apicultrice…). Parmi ses projets, il participe à la réflexion sur le montage d’un collectif « plateau Bio » avec plusieurs maraîchers pour approvisionner des cantines, en mettant en commun leur offre de légumes. Il aimerait aussi monter une miellerie-transformerie à la Maison de Courcelles : accueil d’apiculteurs amateurs et mutualisation de matériel pour eux, transformation d’excédents de légumes avec le cuisinier… Actuellement, Baptiste écoule ses produits grâce à la vente à la ferme (avec une apicultrice, un boulanger, des fromagers de brebis, huilier, et savons) ; la maison de Courcelles (colo, cantine de l’école St Loup) ; et des livraisons à la régie rurale du plateau de Vaillant.

Se dégager un revenu et du temps pour la vie familiale

Baptiste avait le souhait d’être papa et de garder du temps pour l’équilibre de la vie familiale. Dans cette optique, il a choisi de diminuer ses surfaces cultivées, et de faire moins de variétés de légumes différentes qu’au début. Par exemple, il ne fait pas de carottes, ni de pommes de terre. Le bâchage lui permet d’avoir moins de désherbage à faire.

Ainsi, il arrive à se dégager du temps et aime participer à la dynamique locale, notamment avec les producteurs de la Maison de Courcelles.

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