Développer les variétés en blé ancien

Après une rencontre internationale autour des semences paysannes, Cédric a commencé à cultiver des blés anciens. Cette culture correspond à sa philosophie car elle permet d’être autonome pour les semences et elle est un bon aliment pour la santé. Cependant, il n’est pas encore au point comme il le voudrait. Il tâtonne encore et continue les expérimentations.

La culture est couteuse en temps car il fait de la multiplication de semences : il part d’un verre de semences qu’il plante à la main sur un micro-parcelle et d’année et année il augmente sa quantité de semences par variété. La récolte se fait également à la main. Aujourd’hui il a une vingtaine de variétés différentes qu’il essaie de sauvegarder. En parallèle il a une variété qu’il plante sur 20ha. Cédric essaie de multiplier des graines différentes pour apprendre à mieux les connaître. Il pense qu’il y a un avenir dans cette diversité.

Bien conduire son troupeau : un avantage pour son bien-être et celui des animaux

Chez Cédric, tous les veaux restent sous la mère pendant 3 semaines après le vêlage. Au bout de 2-3 jours la vache est traite mais le veau reste avec elle dans le bâtiment. Cédric trouve que c’est « super sympa et ça marche super bien » ! Il n’a pas de problème dans les veaux (il n’en a perdu qu’un sur 6-7 l’année dernière) et il s’en occupe beaucoup moins. En comparant avec ses collègues, il a moins de soucis de santé, moins de veaux malades. Et quand les veaux sont malades, ils se soignent tous seuls avec la mère. Cédric est heureux de cette façon de fonctionner et il sent que ses veaux sont aussi mieux.

Les vêlages sont regroupés sur l’hiver (entre le 15 janvier et le mois d’avril). Cela lui permet de bien s’occuper des veaux car c’est une période pendant laquelle il n’a pas trop de travail en dehors de bêtes. Le pic de lactation des vaches est alors au printemps, quand les prix sont moins élevés. Cependant les vaches sont principalement nourries à l’herbe, ce qui diminue ses charges alimentaires. Comme ses vêlages sont en hiver, il y a une période en été où il doit alimenter les vaches pour ne pas perdre en production. Mais il préfère avoir ses vaches en production en été, quand elles sont dehors, qu’elles sont plus propres qu’en hiver. Le groupement des vêlages en hiver lui permet également de limiter le chargement dans le bâtiment où sont les vaches pendant l’hiver, ce qui est intéressant en termes de paille car il est sur aire paillée intégrale.

Mélanger pour diversifier

Les cultures sont toutes semées en mélange à part le blé. Ce sont principalement 2 plantes qui sont mélangées, car avec plus d’espèces, le tri est plus difficile. Cédric « ne comprend pas pourquoi les gens n’en font pas plus ». Pour lui, à part le problème de tri, mélanger les espèces est très avantageux. Economiquement, le niveau des rendements au regard des charges permet d’atteindre un coût de production imbattable. Agronomiquement, les mélanges lui permettent d’introduire des espèces comme des vesces qui sont naturellement des correcteurs azotés. De plus, pour beaucoup les cultures sont à destination des vaches, il n’a donc pas à les trier.

Ces vaches sont également des croisées : il a un troupeau de Prim Holstein croisée avec 3 autres races : Simmentales, Vosgienne, Montbéliarde. Cédric aime cette diversité. Cédric ne cherche pas seulement à produire du lait mais aussi à avoir des animaux qui vont bien et qui sont rustiques. Il fait un peu d’insémination artificielle pour garder de la diversité génétique mais il permet aussi la monte naturelle avec ses taureaux de races différentes.

Autonomie

Pour Cédric, être autonome sur sa ferme est très important. Cela concerne dans un premier temps l’autonomie en intrants. « La première chose pour gagner de l’argent c’est d’acheter le moins possible ». Lorsqu’il a repris la ferme, il a divisé les charges par 2 et même si la production a diminué à côté, cela revenait au même avec moins de complications et moins de stress de suivi. Aujourd’hui diminuer les charges passe par l’utilisation de variétés de blé ancien ou l’introduction de vesces dans ses mélanges. Sa conduite du troupeau lui permet également de diminuer les charges vétérinaires car ses animaux sont en meilleure santé.

Cédric « vise l’autonomie sur tout ». Cela inclut pour lui l’autonomie de décision. Il se fixe du temps pour s’occuper de ses papiers administratifs, pour calculer ses rations, ses itinéraires techniques. Cela lui prend du temps mais il pense que c’est important pour « rester autonome et garder le contrôle ». Cela ne veut pas dire qu’il ne fait pas appel à un comptable ou à des conseillers, mais il veut garder son pouvoir de décision. Pour cela il suit également des formations pour être plus compétent et libre de décider.

L’importance de se laisser du temps

Pour Cédric il est très important de faire attention à sa gestion du temps et de garder un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Il souhaite aujourd’hui se libérer du temps pour s’occuper de ses enfants. Le temps est également précieux pour se former et s’occuper de l’administratif.

Il pense qu’il faut faire attention à ne pas s’essouffler. Cédric a agrandi sa ferme après son installation et a construit un nouveau bâtiment trop ambitieux puisque les vaches sont rentrées avant que le bâtiment ne soit fini. De son expérience, il tire qu’il faut faire attention quand on se lance dans un projet à ne pas le faire trop gros en terme social et humain.

Cédric regrette les idées préconçues qui sont présentes en agriculture, comme quoi le but est des travailler pour avoir une grosse ferme, par exemple. A la reprise de sa ferme, il a en a racheté une autre car il pensait – selon les idées qu’il avait toujours entendu – qu’une ferme de la taille de la première ce ne serait pas suffisante pour les faire vivre lui et sa compagne. Après coup, il pense que ce n’était pas du tout nécessaire et que cet achat les a surtout mis en difficulté. Aujourd’hui Cédric a pris un salarié et commence à sortir de cette période difficile. Il travaille pour son plaisir et pour avoir un niveau de vie satisfaisant.

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