Séchage en grange

Quand ils ont converti la ferme en bio, Gérard et Jean-Michel ont construit des cellules pour faire du séchage en grange. On leur avait dit que le foin est l’idéal pour l’alimentation et ils voulaient mettre toutes les chances de leur côté. Ces cellules se présentent comme des espaces de 120 et 150 mètres carrés, haut de 4-5 mètres avec un caillebottis en dessous qui permet de faire passer de l’air avec des ventilateurs pour sécher le foin. La construction a été faite en partie avec des sapins présents sur une parcelle boisée, sciés dans une scierie locale. Le séchoir est rempli par couches au fur et à mesure de la récolte.

Cette méthode de récolte leur permet de faire du foin en 2 jours. Ainsi, ils peuvent trouver de bons créneaux météo plus tôt dans la saison, dès la première quinzaine de mai, donc du foin avec une valeur nutritive plus élevée. En revanche, ils ne peuvent pas tout récolter en même temps car ce qui a été récolté doit être sec avant de rajouter du foin par-dessus. Le chantier de récolte dure donc 1 mois mais avec un travail étalé. Le séchage en grange leur permet également de récolter de la luzerne à la rosée afin de conserver ses feuilles, pour le grand plaisir des vaches !

Les Charle sont satisfaits de cet outil qui leur permet d’avoir un foin de meilleure qualité et moins abimé que s’il était pressé en balles rondes ou en ensilage. De plus, l’odeur dans la grange est beaucoup plus agréable ! Pour eux, faire du séchage en grange est rentable, car il y a peu d’entretien à faire sur le matériel alors que faire de l’enrubanné utilise beaucoup de plastique.

Trier

Le stockage et le tri des céréales a toujours été fait sur la ferme, ou dans le village du temps de leur père. Dans leur grange, ils ont installé des cellules, une fosse, un séparateur et un boisseau de livraison. Cela leur permet de trier et ventiler leurs céréales. Ainsi, ils peuvent vendre leurs céréales plus tard, à un meilleur prix. Pour Gérard, « Quand on est en Bio, il est préférable d’être équipé d’un stockage avec triage et possibilité de séchage, surtout en cas d’année humide où rentrer du grain sec est compliqué. »

Tout le système de tri et de stockage à la ferme a été fait maison, avec des cellules, boisseau et élévateurs d’occasion. Ils ont pu ainsi construire un système où à la sortie du séparateur rotatif le grain est dirigé soit vers des big bags soit vers les cellules grâce à un système de boites à directions.

Un des conduits mène au moulin qu’a installé Simon quand il a rejoint la ferme. Il voulait apporter sa pierre à l’édifice sur la ferme de son père et son oncle qui a connue beaucoup d’évolutions. Il a donc acheté un moulin pour faire de la farine. Ils l’ont relié au système de stockage pour faciliter la manutention, dans un soucis d’ergonomie.

Le secteur de la ferme offre un bassin de consommation jusqu’alors dépourvu d’atelier de meunerie . Simon est donc confiant quant à la vente de son produit. Avec en perspective, le développement d’un atelier pâte voir d’un fournil pain, si l’arrivée de nouveaux associés le permet – Gérard et Jean-Michel étant en processus de transmission.

Faire soit même, autonomie, auto-construction

Le mot d’ordre chez les Charle est le faire soit même. Depuis 40 ans, tout ce qui peut l’être est auto-construit. Ces auto-constructions leurs permettent de faire des choses adaptées à leur ferme. A travers cela, ils s’affranchissent du machinisme à outrance et de la course en avant où la modernisation demande d’augmenter la production : « Quand tu fais toi-même, il n’y a pas besoin d’en faire plus ».

Ils ont entre autres construit un système de nettoyage de l’aire des vaches par hydrocurage. Une vague est libérée par une trappe hydraulique et balaie l’aire qui est en faible pente, en entrainant les déjections dans une fosse. Un séparateur à lisier permet d’obtenir une phase liquide utilisée pour l’hydrocurage et une partie fumier qui se composte parfaitement.

La ferme est autonome surtout en termes d’alimentation du bétail et des intrants pour les cultures. Ils ne font pas analyser leur fourrage ni calculer la ration. « Il y a ce qu’il y a » !

Un objectif : bien faire

La famille Charle mise plus sur la qualité que la quantité. Ils ont mis en place du pâturage tournant pour limiter le parasitisme et pour mieux gérer l’herbe. Ils ont réduit la taille de leurs parcelles en plantant des arbres le long des clôtures. L’Agroforesterie n’as que des avantages pour eux. Cela leur apporte d’autres strates de végétation et de l’ombrage aux animaux

Simon va reprendre en partie la ferme. Il ne cherche pas s’agrandir mais plutôt à diversifier les activités de la ferme, pour être plus résilient, pour s’adapter au marché bio qui se diversifie et pour le plaisir de varier les activités.

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