Faire évoluer son système de vente et sa production pour aménager son temps de travail

Léo s’est installé sans aides en 2008 en tant que maraîcher bio en vente directe. Originaire d’un village proche, il a bénéficié de la cession d’un terrain de la part de paysans de la Confédération Paysanne puis s’est agrandi avec l’aide de la SAFER pour passer à 3 hectares et pouvoir mieux organiser ses rotations. Pour Léo, le maraîchage demande d’être très polyvalent : savoir planter, biner, cueillir, préparer ses commandes, vendre, démarcher, etc., en faisant parfois tout en même temps selon la saison. « La vente représente une charge de travail conséquente. Je suis dans une AMAP, ce qui m’impose de fournir une diversité importante de légumes et implique un temps de travail important. Cette année, j’ai choisi de diminuer le nombre de légumes proposés et de m’allier avec un autre maraîcher pour proposer à nos AMAP les mêmes produits mais cultivés par différents producteurs. Avec ma vente en demi-gros à destination d’une Biocoop et d’épiceries, j’essaie de regrouper mes débouchées pour récolter d’un coup à chaque fois au lieu de multiplier petites récoltes et petites livraisons à droite à gauche. Au début quand on s’installe, on est enthousiaste, mais après il faut tenir le coup physiquement et éviter de ne vivre que pour l’entreprise. Le revenu est une préoccupation, mais faire autre chose est important. »

Placer le curseur au bon endroit entre débrouille et investissement matériel

Léo s’est installé avec peu de moyens, avec l’aide d’un voisin paysan pour tout ce qui est travail du sol. Sinon ce n’était que le motoculteur, garantissant à Léo un travail très dur physiquement. « Le maraîchage permet de commencer avec peu, c’est un avantage, mais il ne faut pas s’en contenter et évoluer vers de meilleurs savoir-faire, et vers plus de mécanisation pour diminuer la dureté du travail. L’achat d’un tracteur et quelques outils m’a permis de gagner du temps pour des choses simples, de m’attaquer à quelques friches et mieux abonder certaines débouchées. Par contre, je me suis fabriqué une serre en bois, là ça vaut le coup car elle ne m’a pas pris plus de temps qu’une serre normale à monter et pour beaucoup moins cher. » Léo embauche également de juin à octobre un mi-temps afin de pourvoir à l’augmentation de sa production due à la mécanisation : « Un salarié, ça rapporte aussi, ça ne fait pas que coûter, il faut voir les choses dans les deux sens. Même si c’est vrai qu’au final, je brasse plus d’argent pour un revenu légèrement supérieur. »

Savoir biner et tenir ses champs propres, ça fait aussi du bien au moral

En maraîchage, l’une des premières préoccupations pour Léo est d’éviter que ses légumes ne soient étouffés par l’herbe, qui vient les concurrencer. Il se donne donc les moyens pour avoir des champs propres, et maîtriser ainsi son binage : « La question n’est pas matérielle. C’est de l’anticipation ; je me réserve des créneaux de libre, même lors des périodes de vente directe. Si on se laisse déborder, c’est contre-productif, mais au-delà, c’est moralement difficile, ça joue aussi sur notre motivation à aller travailler. » C’est entre autres pour ça que Léo réussit bien les oignons, l’ail ou les tomates. Il maîtrise l’herbe mais applique aussi une bouillie bordelaise sur les oignons par anticipation, dans la logique même du bio. « Je voile également mes salades, ce qui permet de tenir chaud mais cela évite aussi que la terre croûte, ce qui la rend plus facile à travailler et donc à entretenir. »

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