Huile végétale

Georges est conscient depuis longtemps que la question énergétique serait un des principaux défis à venir. Il a donc choisi d’être pionnier sur la question, en particulier sur la problématique de l’utilisation d’huile végétale pour faire tourner les moteurs. Le problème des agrocarburants est la concurrence avec la production alimentaire et l’industrialisation de la production. « Aujourd’hui tout ce qui dépasse dans le paysage marnais ce ne sont pas des églises mais des silos » nous dit Georges.

Pour lui il est important de ne pas être dépendant des industriels sur la production d’énergie parce qu’elle délocalise la production. Avec quelques voisins, ils aimeraient plutôt faire tourner des petits points de chauffage en automatique avec des produits agglomérés (comme les granulés de paille en bille de 50mm de diamètre et en morceaux de 50mm).

Aujourd’hui, très averti sur la question, il attend que les choses évoluent du coté des politiques, mais sachez qu’il n’est pas avare de discussions sur le sujet, car plus il y aura de personnes prêtes moins la marche sera dure a passer.

Valorisation des sous produits agricoles

Une des maximes de Georges est «on cultive des produits nobles pour des besoins nobles, et les sous produits doivent aller à la production énergétique». C’est ainsi qu’il a réfléchi l’utilisation de la menue paille pour le chauffage ou des plaquettes de bois issues de la gestion de ses haies comme un support de culture. Ses expériences sont encore nombreuses. Mais son changement de vision sur la valorisation de ses sous produits lui a ouvert de nombreuses possibilités. «Rien ne se perd, tout se transforme» et Georges ajouterait «Alors transformons bien !».

L’importance de sortir de sa ferme

Pour Georges, on est à la fin d’un modèle agricole. On sort d’un système pyramidal pour arriver à un système horizontal de transmission d’informations. Entre paysans. Entre paysan et citoyen-consommateur. Entre générations.

Il est revendeur sur 2 marchés, ce qui lui permet d’aller chercher de l’échange, de l’information auprès des consommateurs. « Ça m’oblige à caler mon discours et à recevoir les demandes des gens qui sont là. » nous dit-il. Il a notamment fait de la formation auprès de gens curieux autour de sa presse à huile et la production de tourteaux.

Sortir de sa ferme c’est aussi lutter contre l’isolement. La particularité des agriculteurs et notamment des éleveurs c’est qu’ils ne voient personne nous dit Georges. Il aime aller se nourrir des évolutions des pratiques, des débats sur l’agriculture au sein de la société civile. De plus, « vous êtes obligés de sortir le sourire et la bonne-humeur. Vous jouez un rôle mais c’est un rôle qui est important. » nous dit-il. Pour lui, il s’agit d’avoir un regard extérieur sur son activité.

Expérimenter pour prendre soin de l’héritage qu’on laissera à nos petits-enfants

Il a gardé quelques hectares du GFA familial pour expérimenter : retrouver des abeilles dans ses parcelles de tournesol, implanter des jachères fleuries pour arrêter de passer des appareils de désherbage sur le sol, installer des bandes de plantes répulsives aux abords des parcelles de grandes cultures. Il envisage de mettre en place du miscanthus à des endroits de l’exploitation qui sont peu praticables pour lutter contre des problèmes de coulées de boues.

Constatant que la production de houblon décolle en France, il voudrait faire du houblon en agroforesterie. Ce qui permettrait de créer un micro-climat défavorable au mildiou. Il a aussi un poulailler mobile qui lui permet de faire de la lutte biologique contre les ravageurs.

Il regarde avec intérêt les pratiques nouvelles de ses voisins qui évoluent de la même façon. L’un d’entre eux, installé en bio, a arrêté la herse étrille et fait passer un troupeau de moutons juste après la récolte de blé pour tout désherbage. Un autre conduit son troupeau de moutons en pâture tournante et vend en caissettes chez les parisiens. Pour Georges, il est aussi important de « ramener un bout de sa ferme » là où il y a des citadins. Pour qu’ils retrouvent leurs racines.

 

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