Gestion annuelle de la mise à l’herbe

Une première estive comme bergère dans le Béarn avec des brebis laitières lui fait découvrir la transhumance, la traite manuelle en montagne et les brebis béarnaises, elle reconnaît avoir beaucoup appris sur le terrain. Cette découverte a été un coup de cœur et lors de son installation, l’objectif n°1 de Flore était le respect du bien-être animal et d’avoir ses animaux dehors. Le bien-être animal c’est aussi avoir des brebis qui comblent leurs besoins primaires ce qui est favorisé par une bonne gestion de la ressource en herbe. Elle a donc fait le choix de conjuguer paturage à la ferme et estive afin d’ optimiser l’accès à l’herbe pour ses brebis.

Sur la ferme, elle pratique une rotation des pâtures, grâce à des clotures mobiles et fixes, ce qui lui permet d’avoir de l’herbe en continue du printemps au début d’hiver . En complément des voisins viticulteurs lui donnent accès à leurs vignes en hiver hors période de végétation, ainsi que des gens du village. L’exploitation est d’un seul tenant, les parcelles regroupées et sont, de ce fait, plus faciles à gérer.

En été, les brebis partent en estive dans les Pyrénées. Après avoir essayé plusieurs lieux, Flore a trouvé dans la vallée de la Barousse une montagne qui lui convient. Depuis l’été 2021 elle a confié la garde du troupeau à Sarah, bergère. Elle souhaite aussi réaliser le tarissement de ses brebis pendant l’estive. L’estive permet également à Flore de couper le cycle de vie des parasites et d’avoir un meilleur état sanitaire du troupeau, ce qui lui a permis de ne pas vermifuger ses brebis depuis 2 ans.

Optimiser sa ferme et son troupeau

En 2019 elle a fait construire un bâtiment d’élevage, financé par l’Europe et les banques contre l’engagement d’utiliser des ressources locales (bois…) et de faire travailler les artisans proches.Ce bâtiment en dur et bien intégré dans le paysage lui permet de rentrer ses animaux pour les agnelages ou lorsque la météo n’est plus clémente pour les brebis.

Flore protège et entretient ses terres en utilisant des produits naturels et respectueux de l’environnement et participe également à l’entretien du paysage. Elle participe aussi à l’entretien de la biodiversité par l’utilisation d’une placette à vautours pour la gestion des déchets animaux.

En achetant la ferme, Flore a aussi repris le troupeau de brebis de race Lacaune viande et Rouge du Roussillon et les premières années en a gardé des agnelles pour le renouvellement. Son objectif est d’intégrer petit à petit les races Béarnaise et Lacaune laitière sur son troupeau, pour profiter des qualités maternelles, grégaires et manipulables de ces races, qu’elle a pu apprécier au cours de ses estives. Elle a déjà réalisé l’achat de 20 brebis en vue de se constituer au fur et à mesure un troupeau laitier. Lorsque Flore n’est pas en estive, son organisation reste en accord avec ses convictions. En effet, Flore réalise l’agnelage en contre-saison et n’utilise aucun moyen de déssaisonnement.

S’impliquer dans un projet collectif d’abattage à la ferme

Aller à l’abattoir est une étape qui pose problème à Flore. La préparation des animaux pour l’abattoir et le fait de les emmener la veille dans un endroit inconnu sont des facteurs de stress chez les animaux , en particulier pour les brebis, ce qui devient compliqué à gérer pour Flore.

Se questionnant depuis longtemps sur la provenance de la viande, Flore a commencé à rechercher des informations sur l’abattoir mobile pour petits ruminants dont l’objectif est de permettre l’abattage des animaux à la ferme. Un groupe d’éleveurs Audois s’est ensuite constitué pour porter le projet et Flore en a été une des initiatrices. Cette initiative permettra aux paysans de pouvoir gérer au mieux l’abattage de leurs animaux en récupérant l’ensemble du processus. L’abattage à la ferme participe à diminuer le stress des animaux lors de cette étape mais également à améliorer le bien-être de l’éleveur, dépendamment lié à celui de ses bêtes.

Pour Flore qui commercialise en vente directe, c’est aussi de pouvoir offrir à sa clientèle la garantie des conditions d’élevage et d’abattage . En effet Flore a fait le choix de commercialiser en circuit court : au départ elle a fait fonctionner son réseau de connaissances, maintenant elle vend sa viande grâce aux marchés et aux points de livraison.

Evoluer vers une association

Confrontée au cours de plusieurs estives à des contacts parfois pas faciles avec les autres éleveurs, elle a ainsi plusieurs fois changé de lieux. Aujourd’hui elle a trouvé une estive où elle a sa place, accompagnée par Gilles, un des éleveurs de l’estive et par la bergère a qui elle confie le troupeau.

Flore est maintenant installée depuis 4 ans et a envie de faire évoluer la ferme et développer les produits laitiers. Flore a toujours le souhait de s’associer et voudrait à l’avenir gérer l’exploitation avec une autre femme. L’objectif de cette association ne serait pas d’augmenter le nombre de brebis ou le parcellaire mais de démarrer une activité fromagère et d’augmenter ainsi la valeur ajoutée des produits pour permettre de dégager deux revenus. Elle réfléchit également à développer une activité d’accueil en chambre d’hôte ou en gite. Enfin, grâce à l’aide de Tom, son apprenti et de Cécile qui vient l’aider deux jours par semaine, Flore envisage de démarrer la fromagerie en janvier 2022, en commençant par la confection de tommes, moins exigeantes en temps de travail, avant de pouvoir développer d’autres produits laitiers.

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