Le Chalet est une ferme Terres de Lien. En 2010, au départ, s’y est installé un collectif en production maraichère et en arboriculture, en agriculture biologique.
Noé a repris le fermage en 2017 uniquement sur la partie arboricole, après avoir suivi un BPREA maraichage et plusieurs saisons dans des fermes. Il a bénéficié de la transmission de Gaétan qui avait implanté les vergers en 2010. Il aime bien l’idée de l’utilité de son métier et de nourrir les gens.

Le choix d’une D.J.A

Noé avait un petit apport personnel. Son exploitation située en zone  plaine et  éligible à plusieurs majorations, il a  décidé de demander une D.J.A pour pouvoir s’installer.

Noé a touché 80 % du montant  prévu au démarrage et a complété son financement par deux emprunts : un pour le matériel  et l’autre pour les plantations.

Il a déposé un plan pluriannuel, avec des pourcentages de marges de souplesse prévues sur le montant des investissements, les dates de réalisation… Cette D.J.A lui donne, par exemple, la possibilité d’arracher et de replanter sans avoir à faire d’avenant vue la tolérance sur les surfaces, il a juste à remplir un formulaire de modification de projet.

La conditionnalité du revenu n’est plus d’actualité. Sauf important non-respect sans possibilité de justification, il est rare que des remboursements soient demandés. Le retrait de cette clause entraine une tranquillité d’esprit pour le porteur de projet. Il a rencontré directement des personnes à la DDTM pour s’assurer d’être dans les clous

En sachant un minimum où le candidat à l’installation va, ce qui était son cas, Noé trouve que la D.J.A est accessible.

Son engagement  se terminera en octobre 2022, date à laquelle il percevra les 20 % restant si la conformité (revue par les avenants déposés) avec son projet initial est établi.

Noé n’a pas d’expérience significative en administratif, mais il reconnait qu’il s’est toujours occupé de ses papiers. Le simple fait de s’occuper de ces papiers correctement lui procure des compétences suffisantes pour le suivi de sa DJA en autonomie…L’accompagnement de l’ADEAR et le rdv à la DDTM m’ont permis d’y voir plus clair.

Pour sa comptabilité, il suit la formation de l’Afocg (association de gestion et de comptabilité). Cet accompagnement  lui a apporté de l’organisation et de la rigueur. Elle lui permet aussi de faire une analyse globale de sa ferme.

Recentrer sa production

Le verger repris était constitué de plusieurs espèces avec  des variétés échelonnées dans la saison : pêcher, abricotier, cerisier, prunier, poirier pommier, raisin de table et petits fruits rouges, kiwi. Cette diversité a entrainé des difficultés de production, et ce pour plusieurs raisons :

– le terrain, même avec ces différentes parcelles, n’est pas adapté à toutes les productions :

parcelle en fond de vallée, humide ne convenant pas aux espèces plantées (abricotiers et pêchers notamment, et d’autant plus en AB, où les traitements sont limitées).
espèce sensible au gel comme le kiwi, et nature du sol non favorable à cette production,

– le calendrier de travail se superpose entre les espèces : –

difficultés à s’occuper des petits fruits en même temps que l’éclaircissage des pommes…

Le verger diversifié en variétés permettait d’éviter les coups de rush le  avec  un travail étalé sur l’année.

Mais, cette diversité ne permet pas d’apporter une réponse précise aux besoins des arbres.

Lors du traitement par exemple, les nombreuses variétés étant à des stades de développement différents, il lui faut traiter tous les deux jours pour agir sur chaque variété de façon précise …

Noé a décidé de simplifier son verger, de se recentrer sur la production de pommiers principalement et  de garder un peu de poiriers et de pruniers.

En 2020, il a replanté un verger de pommiers en intensifiant la plantation, son objectif est d’arriver à 1,5 ha  de pommiers.  Mais, la densité obtenue ne peut être qualité d’intensive, avec en moyenne trois fois moins d’arbres à l’hectare que les plus intensifs des systèmes.

Les nouvelles plantations sont réalisées en variétés modernes ; les variétés anciennes sont jugées plus difficiles à conduire (pédoncules courts, parfois trop alternantes, problèmes de conservation) même si elles ont aussi  des caractéristiques intéressantes : tolérante aux maladies, floraison plus tardive et donc moins de risque de gel.

 

Un verger plus intensif réduit le temps de travail du sol, compte tenu d’un plus grand nombre d’arbres à l’hectare : girobroyage entre les rangs et passage d’une petite faucheuse entre les arbres. Il ne travaille pas toute la parcelle en même temps et pratique le broyage tardif afin de laisser des zones  permettant l’installation d’auxiliaires et des bandes fleuries.

Le girobroyage permet de rentrer plus facilement dans les parcelles, mais il permet aussi de préserver  le verger en cas de gelée tardive, souvent une gelée blanche au sol qui atteint moins les bourgeons

Noé essaie de limiter la main d’œuvre salariée, il  fait cependant  appel à une équipe pour l’éclaircissage. Un groupe d’entraide avec 2 maraîchères et un maraicher  permet de faire collectivement  les gros travaux à tour de rôle sur les fermes.

Noé a signé un bail environnement  de 9 ans avec Terres de Lien,  il ne sait pas encore si il renouvèlera le bail mais son objectif  est d’avoir en fin de bail un verger rentable et transmissible.

S’informer et se former 

Dans l’Aude, les arboriculteurs sont peu nombreux et  répartis sur plusieurs petites régions du département ayant chacune  leurs caractéristiques. N’ayant pas  de conseils arboricoles sur place, pour se tenir informé, Noé s’est abonné aux  lettres techniques de techniciens indépendants du Lot et Garonne, et bénéficie de l’envoi de  mails  sur les techniques arboricoles et de conseils de techniciens. Il s’est aussi tourné vers  la chambre d’agriculture d’ Ariège proposant des formations sur les  pommiers et a suivi plusieurs formations.

Conseils aux porteurs de projet souhaitant  s’installer en arboriculture dans l’Aude :

– Bien prendre en compte leur environnement, c’est à dire les risques climatiques globaux, les microclimats, la topographie et la configuration du terrain, ainsi que de se projeter dans l’indispensable système d’irrigation à mettre en place.

– Définir ses objectifs, car les choix pour mener son verger dépend de ces derniers ! (production principale, petit verger de diversification, complément de revenu, calendrier de récolte…)

– Planter les espèces la plus adaptée au secteur, surtout en AB avec un nombre de traitements limités et souvent très couteux. Si l’arbre se sent bien, il nécessitera moins de traitement. Certains problèmes sont ingérables en AB dans des situations trop humides pour les espèces méridionales.

– Ne pas hésiter à aller voir  les paysans du coin qui ont en tête la mémoire des parcelles, des productions, des aléas climatiques.

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