S’installer en viticulture après des études de droit

Valentin s’est installé officiellement en Janvier 2015, après avoir été salarié le temps que son père prenne sa retraite. En production viticole, il exploite 4,5 hectares, après la rupture d’un GAEC où l’associé est aussi parti avec 4,5 hectares. Mais Valentin s’était d’abord lancé dans des études de droit, et, après avoir fait l’institut régional d’administration, a travaillé en préfecture durant un an. C’est là que l’appel de la vigne s’est fait sentir : « J’en ai eu marre, j’avais dans l’idée de reprendre un jour et puis j’ai franchi le pas. Je me suis lancé dans un BTS viti-oeno à Rouffach afin de me former. C’est un parcours pas franchement linéaire, mais aujourd’hui je suis passionné, et je lis beaucoup pour me documenter, découvrir des choses, c’est très important pour mieux travailler. »

Convertir ses vignes à l’agriculture biologique

Jean-Luc, le père de Valentin, avait arrêté le désherbage chimique il y a 15 ans sur ses vignes mais n’avait jamais franchi le pas du bio. C’est Valentin qui l’a encouragé, après avoir été regardé et prendre conseil chez des voisins qui avaient fait le pas. « En intervention, je pratique une décoction de prêle, avant le débourrement, et au sol. Cela permet de fixer les champignons au sol et de les empêcher d’aller sur la plante. Je pratique aussi des tisanes d’ortie, de prêle et de reine des prés. Et le but est de réduire voire d’arrêter le sulfitage systématique en stoppant les vendanges mécaniques, qui abîment le raisin. Je suis partisan de vins plus naturels, avec beaucoup d’arômes. Avoir 12° d’alcool n’est pas un but en soi, on peut aussi réfléchir la date des vendanges en fonction de la qualité du raisin. Cette conversion ne nous fait pas peur, car l’arrêt du désherbage chimique a déjà produit la baisse de rendement il y a 15 ans. On a donc tout à gagner en passant en bio maintenant. »

Voyager pour aller voir à l’étranger des méthodes de production innovantes

Très curieux, Valentin a eu la chance de rencontrer au cours de sa formation des paysans très informés sur les méthodes de production des pays voisins. Lui-même a pris le temps d’aller travailler chez un viticulteur bio en Allemagne : « Evidemment on ne peut pas comparer avec chez nous, ils ont de très bons sols, très fertiles mais cela m’a permis de découvrir beaucoup de choses autour du semis, de l’entretien de la vigne. Ils sont vraiment très pointus et l’herbe est vraiment maîtrisée. Cela me donne des idées pour la suite, pour gérer ma vigne. J’ai également pris des informations à propos de Suisses, qui conjuguent production et recherche. Dans le Valais, ils commencent à développer un mélange d’herbe concernant le cavaillon ; au lieu de désherber, l’idée leur est venue de laisser une herbe qui ne monte pas et qui ne fait donc pas concurrence à la vigne tout en permettant une vie du sol et une stabilité intéressante. Ca rejoint ce que j’ai tenté cette année, avec un semis d’engrais vert composé de légumineuses et de crucifères, afin de stopper les apports en fumier, car c’est compliqué. Je crois beaucoup à cet échange entre paysans, sur nos réalités, nos pratiques. »

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